Répartition Ouvrir le marché à la concurrence ne se double pas de facto de l?utilisation rationnelle des ports, de l?équipement et des mesures appropriées concernant la douane et les assurances. Depuis 1994/1995, l?ouverture totale de l?activité du secteur privé a souffert de certaines inadéquations dans ce domaine. En effet, une gestion anarchique, par exemple, génère des surcoûts qui pénalisent toute la collectivité. Si le temps de rotation des navires dans le port est long, l?affluence, la demande, le volume de la marchandise, des files d?attentes, bref, la congestion de l?espace auront des effets pervers, préjudiciables pour tout le monde. Dans les ports dits principaux, on a tenté d?apporter des solutions aux problèmes avec plus ou moins de bonheur. Il reste cependant que la mauvaise répartition du trafic se manifeste par une sous-utilisation de l?infrastructure portuaire. Ainsi, le port de Ghazaouet connaîtrait une activité insuffisante par rapport à ses potentialités, alors que le port d?Oran est saturé. «Il arrive qu?il y ait engorgement dans certains ports, pendant que d?autres réclament à cor et à cri du trafic», nous dit-on. Même cas de figure pour le port d?Arzew, dont les possibilités d?extension sont réelles, avec une infrastructure routière assez développée et une absence d?obstacles naturels. L?engouement pour les ports principaux crée des déséquilibres qui peuvent être maîtrisés par une meilleure communication entre les secteurs concernés. Dans la région d?Oran, ils offrent actuellement une infrastructure intéressante, des voies routières et ferroviaires, de réelles facilités de traitement de la marchandise. Toujours pour Ghazaouet, un équipement de manutention performant assurerait un traitement rapide de la marchandise et du navire. Pour les opérateurs économiques, les services fonciers de la commune et les responsables du port offrent des terrains dans la zone extra-portuaire pour développer d?autres activités (entrepôts, unités de production, etc.) ; pour les transactions d?import-export, la mise à la disposition de moyens de stockage et d?unités de froid. Les «petits ports» bougent et prônent une batterie de mesures incitatives pour contractualiser les relations commerciales. Elles prendront ainsi en compte le respect des cadences de chargement et de déchargement, les moyens matériels et humains pour le traitement du navire et de la marchandise, les délais d?entreposage et de relevage, la sécurité de la marchandise, etc. Les responsables du port de Ghazaouet offrent une réduction, pouvant aller jusqu?à 30% des tarifs actuels, effective en fonction de la qualité et de la fréquence de la marchandise. Les responsables de cette infrastructure portuaire, construite en 1912, ne lésinent ni sur les moyens de fonctionnement ni sur les capacités et les qualités de prestation qu?elle offre. Ces potentialités, ajoutées à son emplacement stratégique qui font de ce port un relais de transit à mi-distance entre les deux métropoles que sont Alger et Oran, lui valurent en 1980 la «palme du courage» pour avoir pris à bras-le-corps le trafic maritime de tout l?ouest du pays paralysé par la tempête. Alors qu?une wilaya comme Tlemcen entreprend des démarches pour faire de Ghazaouet un port de voyageurs et de transit par excellence, nous constatons un relatif oubli des deux autres ports de la wilaya d?Aïn Témouchent : Béni Saf, dont les travaux de réfection de la digue nord ont traîné en longueur, est souvent cité comme un port relevant de la compétence de la wilaya de Tlemcen, tandis que Bouzadjar, qui a consommé des crédits colossaux, est sous-utilisé. Manque d?imagination ? Gestion hasardeuse ? «Quand bien même les structures portuaires se mettraient au diapason des nouvelles exigences du commerce international, les textes destinés à assurer l?encadrement légal tardent à répondre aux exigences actuelles», nous explique-t-on. On peut conclure à la mise en place, avec la Chambre de commerce et d?industrie d?Oran, de nouvelles pratiques en matière d?économie. Il faut se rendre à l?évidence : on ne peut plus faire l?économie des vertus didactiques de la communication.