La mauvaise série de défaites du CR Belouizdad, notamment dans les derbys algérois (USMH, MCA, NAHD et RCK), a fait sortir de son mutisme l'ancien président Mohamed Lefkir qui n'a pas hésité à déclarer, dans une interview accordée à un quotidien spécialisé, que s'il venait à retourner aux affaires du club il devrait avoir carte blanche pour redresser la barre car, estime-t-il, le navire a besoin d'un commandant. Cette sortie n'a pas été du goût du pourtant flegmatique Mahfoud Kerbadj, actuel patron du Chabab, qui a eu quelques frictions avec Lefkir lors de l'émission dominicale Football Magazine d'hier. Ce dernier s'est interrogé sur ces déclarations alors qu'en juin dernier, lors de l'assemblée générale élective du club, Lefkir avait refusé de se porter candidat à la présidence du Chabab. «Personnellement, je n'ai fermé la porte devant personne voulant aider le club, mais une interview pareille déstabilise beaucoup plus l'équipe qu'elle ne la sert. Je suis élu pour quatre ans par l'assemblée générale du CRB, et c'est à cette dernière qu'il faudra se présenter si on veut reprendre les rênes du club», dira Kerbadj remonté, mais gardant son calme. Lui répliquant, Lefkir dira : «D'une part, je voudrais rappeler que je n'ai pas voulu me présenter au poste de président et je ne veux pas être président aujourd'hui, malgré les sollicitations que je reçois. Je n'ai fait aucune intervention dans la presse et je ne veux créer aucune zizanie, même si la situation du CRB me révolte. J'aime ce club et je ne veux pas le voir dégringoler.» «Mais, l'équipe a besoin de joueurs qui marquent, pas d'autre chose. Si vous voulez des prérogatives, il faut passer par l'assemblée générale», enchaîne Kerbadj. «Ecoutez, répond Lefkir en se contredisant, j'ai connu le CRB avant vous et j'aime ce club plus que vous, et si je viens aider, c'est moi qui décide pas vous ! Ou bien les dirigeants sont compétents ou bien ils se retirent s'ils ne le sont pas sans trouver des prétextes pour se justifier.» Cet échange montre, qu'on le veuille ou non, la lutte des clans qui persiste au Chabab depuis quelques années et l'empêche de retrouver sa sérénité. Un club, comme l'a si bien rappelé son président, qui a 2 milliards de centimes de dettes, des affaires en justice (avec des établissements hôteliers, l'Anep…) et des comptes bloqués depuis quatre mois !