Echec n Le président zimbabwéen est plus que jamais, accusé par la communauté internationale du naufrage de son pays. Après les Etats-Unis, le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, et l'Union européenne sont montés au créneau pour exiger le départ du président zimbabwéen Robert Mugabe dont le pays, englué dans une profonde crise économique, fait face à une épidémie de choléra incontrôlée. «Trop c'est trop», s'est enflammé, hier, samedi le Premier ministre britannique Gordon Brown en souhaitant que le Conseil de sécurité des Nations Unies se réunisse en urgence pour évaluer la situation au Zimbabwe où, selon lui, la crise est désormais internationale. Alors que le naufrage économique s'accentue tous les jours au Zimbabwe et que régime et opposition sont enlisés depuis des mois dans des négociations de partage du pouvoir, une épidémie de choléra s'est déclarée et a déjà fait près de 600 morts et gagné des pays voisins, Afrique du Sud et Botswana notamment. «L'économie est en chute libre. L'éducation et le système de santé sont en échec. Les infrastructures publiques sont en fin de vie et le gouvernement ne veut pas et ne peut pas s'occuper de son propre peuple», dénonçait le communiqué du ministre britannique des AE. Egalement à bout de patience envers Mugabe, l'Union européenne devrait renforcer ses sanctions contre les dirigeants zimbabwéens, en ajoutant une dizaine de noms à la liste des personnes interdites d'entrée dans l'UE. La présidence française de l'UE a confirmé que l'adoption de ces nouvelles sanctions était probable, demain, lundi. L'UE avait averti le Zimbabwe à la mi-octobre que si l'accord de partage de pouvoir passé entre Mugabe et le Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition) de Morgan Tsvangirai n'était pas mis en œuvre, elle durcirait ses sanctions contre le régime. Washington avait lancé le mouvement contre Mugabe avec un appel à sa démission lancé vendredi, dernier, par la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice. «Il est grand temps pour Robert Mugabe de partir. Je pense que c'est désormais une évidence», a-t-elle déclaré en qualifiant de «parodie» les négociations sur l'accord de partage du pouvoir avec l'opposition. L'Afrique du Sud a également exhorté les responsables politiques zimbabwéens à dépasser leurs querelles. «L'heure n'est plus au comptage de points», a martelé le porte-parole du gouvernement sud-africain.