La pression internationale s´était renforcée lundi pour obtenir le départ du président zimbabwéen, âgé de 84 ans dont 28 au pouvoir. Le président zimbabwéen Robert Mugabe continuait hier à défier la communauté internationale et d´exclure tout départ du pouvoir, alors même que son ministre de la Santé réclamait davantage d´aide étrangère pour lutter contre l´épidémie de choléra qui a fait 575 morts. Le chef de l´Etat a accusé les Etats-Unis et le Royaume-Uni de prévoir une invasion du Zimbabwe, rejetant de nouveau avec force les appels de la communauté internationale pour son départ. «Ils sont déterminés à s´assurer qu´il y aura une invasion du Zimbabwe mais sans qu´ils aient à y participer. Dans ces circonstances, rien ne les arrêtera», a déclaré son porte-parole George Charamba, accusant les pays occidentaux d´utiliser la crise alimentaire et l´épidémie de choléra dans le pays pour tenter d´amener le régime devant le Conseil de sécurité de l´ONU. «On ne serait pas surpris qu´ils déclenchent une "mission" avec les Nations unies», a-t-il encore indiqué au journal d´Etat The Herald dans son édition d'hier. La pression internationale s´était renforcée lundi pour obtenir le départ du président zimbabwéen, âgé de 84 ans dont 28 au pouvoir. Après les appels de l´ancien colonisateur britannique et des Etats-Unis, le président français Nicolas Sarkozy avait réclamé à son tour qu´il s´en aille tandis que l´UE durcissait ses sanctions contre le régime. Mais la plupart des pays d´Afrique australe sont restés silencieux ou ont simplement réaffirmé leur soutien aux interminables négociations sur la formation d´un gouvernement d´union. Le chef du parti au pouvoir en Afrique du Sud Jacob Zuma, en visite à Windhoek, et le président namibien Hifikepunye Pohamba ont ainsi déclaré hier qu´ils continuaient de soutenir les efforts de médiation régionale afin de sauver un accord de partage du pouvoir. Le président Mugabe et le leader de l´opposition Morgan Tsvangirai ont signé cet accord en septembre mais ils n´arrivent toujours pas à s´entendre sur la formation d´un nouveau gouvernement, notamment en ce qui concerne la répartition des ministères clés. Parmi les pays africains, seul le Botswana voisin a durci le ton. Il a même suggéré samedi de priver M.Mugabe des ressources qui le maintiennent à la tête du pays, en particulier l´essence, afin de le contraindre à quitter le pouvoir. Cette démission est perçue par l´Occident comme le meilleur moyen de mettre fin à l´impasse politique, née de la défaite du régime aux élections générales de mars, ainsi qu´à la crise économique et humanitaire qui frappent l´ancien grenier à blé de la région. Depuis huit ans, la production est en chute libre, les pénuries sont récurrentes, l´inflation galopante a atteint 231 millions% et l´effondrement du système de santé ne permet plus de contenir l´épidémie de choléra qui a fait près de 600 morts depuis août. Quelque 12.000 cas ont été recensés et des centaines de malades cherchent à se faire soigner en Afrique du Sud, où huit personnes sont décédées. Le gouvernement a fini par décréter l´«urgence nationale» et appeler à l´aide «les donateurs et les ONG (qui) ont répondu positivement mais l´aide reste insuffisante», a estimé le ministre de la Santé David Parirenyatwa, cité par The Herald. Selon l´ONU, 60.000 personnes pourraient contracter ces prochaines semaines le choléra et environ cinq millions de Zimbabwéens auront besoin dès janvier d´une aide alimentaire.