Echec n La rébellion de Laurent Nkunda a annoncé vouloir se retirer des discussions avec le gouvernement congolais, accusant le médiateur de partialité. «Nous ne pouvons pas continuer à siéger avec une médiation qui a pris parti», a déclaré le porte-parole du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), hier, mercredi. Un peu plus tôt, le médiateur de l'ONU, l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, avait évoqué un blocage des négociations dû à deux difficultés dans les rangs de la rébellion. Premièrement, «le CNDP continue de demander des discussions sur ce qu'il estime être les défis auxquels le pays dans son ensemble est confronté et pas seulement sur le conflit dans la province déchirée du Nord-Kivu (est)», avait-il expliqué. Deuxièmement, «le pouvoir qui a été donné à la délégation du CNDP par sa direction a limité drastiquement sa capacité à prendre des décisions», avait poursuivi le médiateur de l'ONU. «Ils ont un mandat pour être ici, mais ils n'ont pas le pouvoir de prendre des décisions», avait-il regretté, ajoutant que la rébellion n'était pas «très claire dans ses revendications et qu'elle devait clarifier ses objectifs». Obasanjo avait précisé avoir demandé à une délégation de sa médiation de se rendre, ce jeudi matin, à Goma, à l'est de la République démocratique du Congo en proie à des affrontements pour rencontrer Laurent Nkunda et discuter avec lui de ces difficultés. «Nous sommes très choqués par les déclarations d'Obasanjo. Nous nous sentons blessés, trahis par la médiation», a réagi le porte-parole du CNDP. «Nous ne pouvons pas prendre la responsabilité de ne traiter que la question de l'Est, parce que nous ne voulons pas entrer dans une logique de balkanisation du territoire», a-t-il argué, assurant que la crise avait une dimension nationale. De plus, «nous sommes la seule délégation à avoir présenté un mandat dûment signé par l'autorité compétente», a assuré le porte-parole. Pour lui, les déclarations «injustes» de l'ancien président nigérian sont «une manière de dire au CNDP de partir». La province du Nord-Kivu fait face, depuis fin août dernier, à une reprise des affrontements entre, d'un côté le CNDP, et de l'autre, l'armée et divers groupes armés. La rébellion du général déchu tutsi congolais, Laurent Nkunda, a infligé d'humiliantes défaites à l'armée régulière et campe depuis aux portes de Goma, la capitale du Nord-Kivu. Ces combats ont jeté sur les routes plus de 250 000 personnes, survivant dans des conditions catastrophiques. Le CNDP a décrété unilatéralement un cessez-le-feu fin octobre dernier, qui a permis le maintien d'un calme très précaire.