Portrait n Du cinéaste Ahmed Rachedi, ce film sur la vie et le combat du chahid Mustapha Ben Boulaïd, a été projeté, hier, en avant-première, à la salle El-Mougar. Coproduit par les ministères des Moudjahidine et de la Culture et l'entreprise Missane Balkis films, ce long métrage, à la projection en avant-première duquel a assisté le président de la République, retrace, durant plus de deux heures, la vie et le combat de cette grande figure historique du mouvement national et de l'Organisation spéciale (OS) et son rôle pendant la Guerre de libération, notamment dans la région des Aurès. Le film, dont le rôle principal a été confié à l'acteur Hacen Kechach, qui incarne le personnage du chahid Ben Boulaïd, évoque plusieurs aspects de la personnalité du martyr, notamment son côté humain et le combat héroïque qu'il avait mené contre le colonisateur français. Doté d'un budget de 230 millions de dinars, le long métrage a regroupé plus de 600 artistes amateurs et professionnels issus de différentes régions du pays, alors que les principaux rôles politiques et militaires de l'occupant français ont été confiés à des acteurs étrangers. Les scènes du film ont été tournées dans plusieurs villes du pays, notamment à Alger, à Oran et à Constantine ainsi qu'en Tunisie et en France. Le scénariste du film, Sadek Bekhouche, s'est basé pour l'écriture du scénario, sur des documents écrits, des ouvrages d'histoire ainsi que des témoignages des compagnons du chahid, tels que Ammar Bellagoun, Ali Benchaïda et Kamal, le frère de Ben Boulaïd, ainsi que certains membres de sa famille. Militant nationaliste au Parti du peuple algérien (PPA), puis au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), Mustapha Benboulaïd a été membre dirigeant de l'OS et du Comité révolutionnaire pour l'unité et l'action (CRUA). Il contribua dynamiquement au déclenchement de la Guerre de libération en participant aux activités du groupe des 22 ainsi qu'à celles du Comité exécutif. Le chahid Ben Boulaïd a dirigé ensuite la Guerre de libération dans la zone Aurès Nememcha jusqu'à sa mort en martyr la nuit du 22 au 23 mars 1956 à l'âge de 39 ans. Le réalisateur du film, Ahmed Rachedi, a indiqué, dans une déclaration à la presse, que ce film marque le retour de l'Algérie à ses traditions en matière d'industrie cinématographique, tout en exprimant son souhait de voir des films similaires sur d'autres héros de la Révolution. Il s'est dit également «très fier» de voir le président de la République assister à cet événement, ce qui traduit, selon lui, «tout l'intérêt accordé par les pouvoirs publics au plus haut niveau au secteur de la culture et du cinéma». De son côté, l'acteur principal du film, Hacen Kechach, s'est déclaré «très honoré» par la présence du président Bouteflika à la projection de l'avant-première de ce long métrage, estimant que cela «atteste de toute l'importance que le chef de l'Etat donne à la production cinématographique traitant de notre glorieuse Révolution». Il a ajouté, à propos de son rôle dans le film, que le fait d'avoir incarné le personnage d'un militaire aussi aguerri que Ben Boulaïd, constitue une «lourde responsabilité qu'il fallait pleinement assumer et sans faille».