Manifestation n Une journée de sensibilisation a été organisée par la Chambre de la pêche et de l'aquaculture à l'intention des professionnels de la filière sous le thème «Durabilité de la ressource». La durabilité des ressources halieutiques, mises à mal par la pêche intensive et l'utilisation de procédés interdits par la loi, nécessite le développement de la faune et de la flore marines, ont estimé des universitaires hier, samedi, à El-Tarf. Les communications présentées ont notamment mis en garde contre l'utilisation des explosifs ou des filets qui raclent les fonds marins, détruisant irréversiblement le récif. Trois communications relatives à «La biodiversité marine du littoral de l'Est algérien et les mesures à prendre pour sa préservation», «Les récifs artificiels et leur apport» et «Le rappel des engins de pêche interdits par la réglementation en vigueur», ont particulièrement retenu l'attention. L'accent a été mis sur la nécessité d'assurer la pérennité des espèces en «sauvegardant les écosystèmes existant ainsi que les herbiers à posidonie qui constituent un élément essentiel de la biodiversité marine». La posidonie (plante aquatique, ndlr) est une «phanérogame marine, relique de la mésogéenne qui occupe de vastes surfaces de l'étage infralittoral dont la profondeur varie entre 2 et 40 mètres, et elle occupe une importance dans la production primaire de poissons», a souligné le Pr Derbal, de l'université de Annaba. Elle assure une alimentation en oxygène des eaux marines en produisant 10 litres d'oxygène par mètre carré et joue le rôle de nurserie pour de nombreux alevins. Le Pr Derbal a également souligné que les herbiers à posidonie renferment 20 % des espèces de la Méditerranée avec une production de 21 tonnes à l'hectare et par an de matières sèches pouvant servir à l'alimentation ou à la production de produits de beauté et esthétiques. Il a indiqué que ces herbiers ont également «leurs ennemis qui sont, entre autres, la pollution urbaine et industrielle, la pollution par les hydrocarbures, la construction d'infrastructures linéaires telles que les routes et les digues, la présence d'ancres de bateaux, le chalutage, les explosifs, l'extraction de sable ou de gravier des plages». Quant aux récifs artificiels qui sont utilisés comme outil d'aménagement des zones de pêche, ils permettent, entre autres, la restauration des écosystèmes en instaurant une «pêche responsable» et «durable». Ce type de structure est «considéré tout d'abord comme un outil de production assurant le repeuplement des zones qui ont fait l'objet d'une pêche excessive», a indiqué de son côté Abdeljalil Boustila, directeur de la Chambre de la pêche et de l'aquaculture de la wilaya d'El-Tarf. C'est également un outil qui favorise le développement de l'écotourisme en assurant une pêche convenable aux petits métiers, tout en constituant un moyen de lutte contre le chalut dans les zones déclarées interdites à la pêche.