Face à la situation que traverse le secteur de la pêche en termes de production halieutique qui a atteint des proportions alarmantes, où le pic a été enregistré ces derniers mois, rendant ainsi la sardine inaccessible pour la petite bourse, l'école de pêche de Béni-Saf a abrité une journée de sensibilisation sur le repos biologique de la ressource halieutique. Cette manifestation organisée par la Chambre nationale de la pêche et à laquelle ont participé les représentants de la profession, les chercheurs de l'institut de Bou-Ismaïl (Ismal), les directeurs de la pêche des wilayas d'Aïn Témouchent et de Tlemcen, celui de l'environnement, ainsi que le commandant des gardes côtes de Béni-Saf se veut être une solution primordiale pour éviter une atteinte dégradante, aussi bien de la biomasse que recèle les 1 200 km de côtes algérienne que de tout un environnement. “Si on ne respecte pas le repos biologique du poisson, ce sera une véritable catastrophe dans quelques années”, fera remarquer M. Rahmani, directeur général de la Chambre nationale de la pêche, lors de son allocution d'ouverture. Il a appelé l'ensemble des partenaires du secteur, professionnels, chercheurs et administration à conjuguer leurs efforts pour faire en sorte que la réglementation soit respectée. Avant de préciser que ce repos biologique, qui demeure une condition sine qua non pour la préservation de la ressource halieutique, est compris entre le 1er mai et le 31 août, l'orateur ira jusqu'à apprendre à l'assistance que ce repos biologique pourrait être étalé jusqu'au 30 septembre, selon l'une des recommandations de la chambre qui sera proposée au ministère de tutelle. Une période assez longue qui, si elle rend service à l'environnement, influera négativement sur le facteur social des marins pêcheurs qui devront donc prendre leur mal en patience durant cette interdiction. À moins d'une intervention des pouvoirs publics dans une action de solidarité. De son côté, M. Khaled, directeur de la pêche de Tlemcen, fera savoir qu'une pêche massive du poisson femelle en phase de ponte influera négativement sur la biomasse, mais aussi et surtout sur le plan social, où des milliers de familles dont le revenu est lié à la pêche pourraient se retrouver sans ressources. Il est utile de rappeler que l'Algérie, avec ses 1 200 km de côtes, recèle une ressource halieutique très diversifiée (poisson pélagique, crustacées et mollusques), un espace maritime de 9,5 millions d'hectares et une flottille de pêche diversifiée et en perpétuelle augmentation. Selon M. Bouaïcha, chercheur au niveau du Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l'aquaculture (CNRDPA), la préservation de la ressource permettra d'assurer sa disponibilité, de préserver l'emploi et de renforcer l'économie nationale et ce, grâce à une gestion rationnelle. “Pour cela, dira ce dernier, des actions devront être entreprises comme, entre autres, la connaissance de l'état de nos ressources avec l'utilisation du navire scientifique pour estimer la biomasse totale exploitable et celle du stock reproducteur, la détection de nouvelles zones de pêche pour une exploitation rationnelle, la création d'une synergie entre l'administration, le professionnel et les scientifiques, une mise en place d'un système de collecte de données statistiques fiable, la lutte contre la pollution et l'instauration des campagnes de sensibilisation.” Le respect de la réglementation en vigueur devra passer inéluctablement par la fermeture de la pêche du mois de mai jusqu'au 31 août, ainsi que l'interdiction de la pêche dans les réserves marines (Gouraya, dans la wilaya de Béjaïa, Taza à Jijel et l'île Rachgoun) et éviter aussi la pêche en utilisant les explosifs. Trois recommandations destinées au ministère du secteur ont clôturé cette journée. Il s'agit de l'appel à une concertation entre les trois acteurs, administration, profession et scientifique, qui est nécessaire pour la prise de décision qui doit se faire de concert avec le professionnel et le scientifique. M. Laradj