Cas n L'effondrement en novembre 2007, du pont de l'oued Béni Messous qui relie Aïn Bénian à Staouéli en a, c'est le moins que l'on puisse dire, surpris plus d'un à Alger ! «Il n'y a aucune raison de s'inquiéter, ce qui s'est passé à Aïn Bénian est une exception», avait alors tenu à rassurer le nouveau directeur des travaux publics de la wilaya d'Alger. Selon lui, l'infrastructure qui s'est effondrée n'est pas un pont proprement dit. «Il s'agit plutôt d'un passage busé» construit en un temps record, «une vingtaine de jours environ pour faire face à une situation exceptionnelle engendrée par les inondations meurtrières de Bab El-Oued en 2001», a-t-il expliqué. Et de poursuivre : «La Direction des travaux publics de la wilaya d'Alger a été félicitée d'ailleurs à l'époque pour cela.» Comme il s'agissait d'un «ouvrage d'urgence», les piliers ont été placés à quelque 13 mètres de profondeur au lieu de 17 ou 18 mètres, selon lui. Autant dire que «tout a été construit sur du sable», a-t-il expliqué, tout en faisant remarquer qu'il fallait faire vite. Toujours est-il que la construction d'un nouveau pont a été envisagée à l'époque, a-t-il encore affirmé. Ainsi, une étude a été lancée, «elle vient juste d'être terminée d'ailleurs». Six ans pour réaliser une étude ? M. Rabhi a tout simplement éludé cette question. Cela étant, il a beaucoup insisté sur le caractère «exceptionnel» des précipitations qui avaient été à l'origine de l'effondrement de cette infrastructure. «Ce sont des pluies exceptionnelles, il faut bien le souligner, ce qui est tombé en quelques jours est l'équivalent de deux mois de pluviosité environ en temps normal», a-t-il déclaré à ce sujet, tout en notant que le pont en question est situé «dans une cuvette». Néanmoins, il «pouvait résister un siècle s'il n'y avait pas eu les intempéries du 25 novembre 2007 et, surtout, les facteurs exogènes qui ont causé son affaissement», ont noté, pour leur part, Mouloud Khorchi et Youcef Mokhtari, respectivement chef du service et chef du bureau du développement des infrastructures de base à la DTP d'Alger. «La disparition des affouillements a été à l'origine de la déstabilisation de l'ouvrage qui n'avait aucun problème sur le plan de la structure. Le non-respect et le dépassement du tonnage des véhicules et engins en circulation, les déviations du lit de l'oued, les charriages divers des eaux et autres constructions en amont seraient parmi les causes de sa déstabilisation», ont-ils expliqué dans une déclaration à l'APS.