Vote n Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté, hier, mardi, par 14 voix pour et l'abstention de la Libye, une résolution de soutien au processus de paix au Proche-Orient, la première depuis cinq ans. Ce projet de résolution est une initiative conjointe russo-américaine, qui soutient le processus de paix israélo-palestinien relancé, il y a un an, à Annapolis, près de Washington, avec pour objectif la coexistence pacifique de deux Etats, l'un israélien et l'autre palestinien. La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov et le chef de la diplomatie britannique, David Miliband, étaient présents, hier matin, ils ont pris la parole à tour de rôle. «Cette réunion est très importante pour la paix au Proche-Orient», a déclaré à l'ouverture le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. «L'occupation commencée en 1967 doit se terminer, Israël et le monde arabe doivent vivre en paix», a-t-il ajouté. «L'adoption de la résolution n'est pas une garantie absolue», a estimé, pour sa part, Sergueï Lavrov. «Beaucoup dépendra de la capacité d'Israël et des Palestiniens à appliquer leurs engagements (...), notamment dans le domaine de la sécurité», a poursuivi le chef de la diplomatie russe. Pour sa part, Condoleezza Rice a estimé que la situation «aujourd'hui est bien différente de ce qu'elle était en 2001, lors de l'accession du président George W. Bush» à la Maison-Blanche. «Il n'y a pas d'autre voie que le processus d'Annapolis (..), pas d'autre solution que celle de deux Etats vivant côte à côte et en paix», a déclaré Mme Rice. De son côté, l'un des principaux négociateurs palestiniens, Saëb Erakat, a parlé, lui, de «démarche positive», tout en espérant que cette résolution «ne sera pas ajoutée aux archives des autres résolutions qui n'ont pas été appliquées». «Nous voulons des décisions contraignantes pour Israël afin qu'il cesse ses activités de colonisation et son occupation des territoires palestiniens occupés depuis 1967, y compris Jérusalem-Est», a-t-il dit. En outre, et alors que se multiplient les appels à M. Obama pour qu'il fasse de la paix au Proche-Orient une priorité de son action dès sa prise de fonction le 20 janvier, l'administration sortante de George W. Bush s'efforce de maintenir le processus sur les rails, faute d'avoir pu le faire aboutir avant fin 2008 comme elle l'espérait. En relançant les négociations à Annapolis après sept ans de paralysie, l'équipe Bush s'était fixé pour objectif un accord des deux parties avant fin décembre 2008 pour la création d'un Etat palestinien qui vivrait aux côtés de celui d'Israël dans la paix et la sécurité. Outre le changement imminent dans l'administration américaine, le Proche-Orient est, lui aussi, dans une phase de transition politique. Le Président palestinien, Mahmoud Abbas, qui se rend cette semaine à Washington où il sera reçu par le président Bush, vendredi, puis à Moscou, a annoncé, hier, mardi, qu'il convoquerait «très prochainement» de nouvelles élections dans les territoires palestiniens, faute d'une réconciliation avec ses rivaux du Hamas qui contrôlent la bande de Gaza. En Israël, des élections législatives anticipées doivent se tenir le 10 février prochain.