L'Algérie est particulièrement vulnérable au problème du changement climatique. «D'ici à 2020-2030, les experts prévoient un réchauffement de la température en Algérie de 0,8° à 1,45° C», affirme Kamel Djemouï, directeur de la coopération internationale au ministère de l'Environnement et expert dans les changements climatiques. Ainsi, il est attendu une hausse de température de 0,8° à 1,1°C durant la saison d'automne, de 0,65° à 0,8°C en hiver et de 0,85° à 0,95°C au printemps. En été, on constatera une hausse de température de 0,85° à 1,05°C et une baisse du volume des précipitations de 8 à 13%. Ces changements climatiques affecteront la steppe (désertification) à cause de la baisse de la pluviosité, l'élévation du niveau de la mer au littoral et l'invasion des parasites et des maladies. La chaleur entraînera, en outre, une recrudescence des accidents de la route (à cause des malaises et du stress de la chaleur). En tant que pays aride et semi-aride, l'Algérie est particulièrement vulnérable à la variabilité naturelle du climat et le milieu naturel y subit une forte dégradation, notamment les Hauts-Plateaux et la Steppe, selon le constat de nos experts. Ce changement climatique ne devrait pas nous laisser indifférents, car nos comportements quotidiens sont responsables de 50% des émissions de gaz à effet de serre, principale cause du changement climatique. Un programme de reforestation du territoire pour un taux de boisement de 14% des surfaces (hors Sahara) a été fixé pour les quinze prochaines années. Les années 1990, faut-il le signaler, passent pour avoir été les plus chaudes. L'année 1997 en particulier nous aura tous marqués par ses canicules exceptionnelles. L'Algérie fait partie des pays les moins producteurs de Gaz à effet de serre (GES). Beaucoup d'efforts ont été faits par l'Etat afin de réduire les GES et les gaz torchés ont été réduits à 91% par le secteur de l'énergie, affirme M. Djemouaï. En sus des autres effets, notre pays est également conscient de l'enjeu de l'émigration climatique. Le ministre de l'Environnement, Chérif Rahmani, a souligné, lors de la Conférence africaine des ministres de l'Environnement que «l'émigration climatique est un enjeu majeur. Il faut reconnaître ce phénomène, lui donner l'importance nécessaire pour que les pays émetteurs puissent bénéficier du soutien financier et technologique pour assurer le développement. Les populations ne veulent pas émigrer, mais sont poussées à l'émigration par les effets aggravés par les changements climatiques».