Constat n Il faut renforcer l'action culturelle de proximité. La ville doit se doter d'une politique culturelle, puisque la culture est un segment intégrant à l'environnement urbain. D'où d'ailleurs la nécessité d'impliquer les élus locaux, les opérateurs culturels ainsi que les mouvements associatifs dans un dispositif régulier permettant d'intensifier la dynamique en matière d'exercices culturels. Si effectivement le développement de la ville va, et cela va de soi avec celui de la culture, certains experts dans le domaine de l'action culturelle regrettent «le manque d'infrastructures culturelles dans nos villes», d'autres en reconnaissent l'existence, mais déplorent que «l'utilisation de ces espaces n'est pas optimale». D'autres encore, s'indignent que «certains espaces soient carrément détournés de leur vocation originelle», à l'exemple du centre culturel de Ben Aknoun qui, au départ, était un centre culturel, se trouve converti aujourd'hui, en ministère du Tourisme et de l'Artisanat, ou encore celui d'Hydra qui, lui, est transformé en centre de la protection civile. Si de telles déviations sont à déplorer, c'est parce qu'il y a absence d'une véritable politique culturelle privilégiant, d'une façon accomplie, une visibilité dans la pratique de l'action culturelle. C'est là que prend tout son sens l'appel lancé par l'établissement Arts et Culture à réfléchir à une charte culturelle ayant pour visées d'initier de nouvelles pratiques culturelles et en assurer la coordination. Selon les opérateurs activant sur la place d'Alger, il y a un manque, voire une absence de coordination entre les différentes institutions opérant sur la scène culturelle algéroise. « Il y a un savoir culturel, disent-ils, mais on ne dispose pas une manière directe et surtout efficace de le vulgariser», avant de mettre, ensuite, l'accent sur la nécessité d'outiller méthodiquement et professionnellement ce savoir de manière à créer cette possibilité de le mettre à la disposition du public. Les animations culturelles ne sont pas encadrées, il y a un déficit en matière de communication, il n'y a pas un échange de programme entre les opérateurs : aussi l'apport du système de coordination pour une meilleure organisation et gestion des rendez-vous culturels se fait sentir. Comme la nécessité d'encourager les différents acteurs de la culture à s'engager dans une relation de partenariat en vue de mieux renforcer l'action culturelle, notamment celle de proximité et d'aboutir, en conséquence, à des résultats probants et concrets. Il est indispensable de jeter des passerelles entre tous les acteurs de l'action culturelle, qu'ils soient indépendants ou organes étatiques. Il faut développer, à cet effet, une action culturelle de proximité favorable à l'épanouissement du citoyen et au développement et au plan social et au niveau intellectuel de la ville. Pour ce faire, il est indispensable d'associer les élus locaux et les instances communales ainsi que les mouvements associatifs qu'il faut revitaliser afin de donner naissance à ce type d'exercice et à le développer pour répondre efficacement à la demande immédiate. Le citoyen est, lui aussi, tenu à s'impliquer dans cette démarche fondatrice d'une politique culturelle au niveau de la ville. Le public de demain l La prise en charge de l'action culturelle devrait aboutir à la revendication des besoins culturels et, par extension, arriver à créer un nouveau public. «Il est urgent de créer le public de demain, parce que celui-ci a, au fil des générations, changé», estiment les spécialistes. Le public change selon les besoins et les contenus culturels qui, eux, doivent être au diapason avec la demande publique. Il y a lieu, par ailleurs, d'adapter les contenus culturels aux espaces devant les abriter et inversement et, du coup, répondre pleinement à la demande publique, car, relèvent-ils, «l'environnement immédiat peine à suivre le déroulement du fait culturel. Les experts en matière d'action culturelle reconnaissent, en outre, et à leur grand regret, qu'il y a ‘'un manque total de civisme culturel''», c'est-à-dire que les opérateurs ne sont pas encadrés ni formés en matière d'organisation et de gestion des contenus culturels. Cela revient à dire que l'action culturelle se résume à l'amateurisme. Elle se limite parfois au bricolage. D'où le devoir impératif de chacun de faire un travail d'éducation. «La formation est indispensable dans le renouveau culturel et pour une action culturelle meilleure, active et durable», insistent-ils. Ainsi, la ville doit s'assigner comme ambition de mettre en œuvre un outil pour activer en matière de politique culturelle et un projet pour canaliser les acteurs.