Diagnostic n «Luttons contre le cancer du poumon», a été le thème de la journée de sensibilisation organisée jeudi par l'association solidarité Nour Doha. La présidente de l'association Mme Gasmi qui a présenté le bilan annuel de l'association, a mis le doigt sur l'un des facteurs de risque de cette maladie en plaidant pour «une administration sans tabac». Selon elle le décret exécutif interdisant la cigarette en milieu professionnel existe, mais son application fait défaut. D'autant plus, dira-t-elle, que les non-fumeurs sont continuellement victimes du tabagisme passif et exposés d'une manière ou d'une autre au risque du cancer bronchique. Il serait beaucoup plus juste de réserver un espace aux fumeurs. De son côté le président du Conseil scientifique de l'association, le professeur Dilem, a souligné que le tabac est la première cause du cancer du poumon. Le message qu'il a tenu à transmettre aux jeunes en matière de prévention est de les inciter à ne jamais commencer à fumer pour être à l'abri de cette pathologie qui est plus fréquente chez l'homme. «Plus on commence précocement et plus longtemps on fume en quantité et plus le risque augmente jusqu'à 30%», ajoute-t-il. Selon lui, il faut mener un véritable combat contre les vendeurs ou plutôt les producteurs de ce poison qu'est le tabac. Pour le Pr Dilem, le malade ne doit pas attendre qu'il ait une manifestation clinique pour faire un dépistage. Néanmoins, il estime qu'il y a un véritable manque de moyens de dépistage (radio, scanner…) et ce, pour stopper l'extension de la maladie. Le Docteur Hzaimia estime qu'il est nécessaire de proposer aux cancéreux une prise en charge psychologique. Donner l'espoir de guérison au malade et sa famille est une mission assez difficile, mais elle est incontournable, souligne-t-elle. «Le malade a du mal généralement à accepter sa maladie s'estimant condamné aussi par la société.» «C'est une maladie mortelle, incurable…», entend-il souvent. «Du coup, le malade vit une situation des plus dramatiques et angoissantes, sa maladie devient pour lui un lourd fardeau à porter. Notre rôle est de le faire sortir de cette situation», a-t-elle expliqué. Le Pr Taghit, spécialiste au CHU de Bab El-Oued, a noté que le traitement a sans doute évolué mais «malheureusement nous continuons à recevoir nos patients à un stade très avancé de la maladie». Elle a précisé en outre que sur les 10 millions de cas déclarés en 2000 à l'échelle mondiale 1,3 million sont des cancers bronchiques avec 99% de décès par rapport aux autres cancers. Et d'ajouter que le nombre de femmes atteintes du cancer du poumon dans les pays du Maghreb commence également à augmenter.