Sensibilisation n L'Union nationale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) compte mener des campagnes de sensibilisation au cours de l'année 2009 pour contribuer à la structuration et l'organisation du marché. S'exprimant en marge de la réunion du comité national de préparation du congrès extraordinaire de l'Ugcaa, prévu les 26, 27 et 28 du mois en cours, le chargé de communication de cette instance, M. Boulanouar, a dressé un tableau peu reluisant du marché algérien. D'après lui, les phénomènes de la contrefaçon, l'informel et le trafic de la fausse monnaie ont pris des propositions alarmantes. Chiffres à l'appui, le représentant de l'Ugcaa (aile des redresseurs) indiquera que le marché informel représente 60% du marché global. «60% des commerçants sur les 1,2 million de commerçants recensés, travaillent dans l'informel», dira-t-il. En plus de cela, le marché national est, aujourd'hui, envahi par les produits contrefaits provenant, d'après M. Boulenouar, des pays asiatiques, à l'instar de la Chine. A ce sujet, l'orateur rappellera les données avancées par les services de lutte contre la fraude ayant fait état «de un million d'articles contrefaits qui ont été saisis en 2008». Le problème des produits périmés et du manque d'hygiène, concernant des produits destinés à la consommation, a également été soulevé par le représentant des commerçants. Selon M. Boulanouar, ces facteurs portent préjudice à l'économie nationale et font perdre au trésor pas moins de 25 milliards de dinars. En outre, l'orateur a laissé entendre que le trafic de faux billets a pris des proportions inquiétantes et ce, principalement dans les marchés de gros, de bétail et de véhicule. A titre d'illustration, le conférencier a indique que dernièrement au marché de Tidjelabine, «on a saisi 25 millions de centimes en une journée». C'est dire que le phénomène du trafic de fausse monnaie doit être examiné d'une manière plus efficace. En guise de contribution pour éradiquer ces fléaux, l'Union des commerçants algériens a tracé un riche programme de campagne de sensibilisation. D'après M. Boulanouar, ces campagnes toucheront, en plus de l'informel, la contrefaçon, le trafic de la fausse monnaie et la lutte contre les accidents de la route. «Les commerçants possèdent un tiers du parc de l'automobile. Ils sont, en partie, responsables de beaucoup d'accidents de la route», explique-t-il. Enfin, l'orateur souhaite que les pouvoirs publics créent un ministère délégué auprès du ministère du Commerce qui se chargera de l'organisation du marché. «Une organisation à deux têtes !» l L'Union générale des commerçants et artisans algériens connaît ces jours-ci une situation des plus délicates dans son fonctionnement, due à la guerre des clans et des conflits autour du leadership. «Je vous avoue que l'Union est actuellement avec deux têtes», dira M. Boulanouar. D'après lui, l'Union vit une situation déstabilisante dans pas moins de vingt wilayas. «On se retrouve avec deux bureaux parallèles dans pas moins de 20 wilayas», avoue-t-il. Le conférencier représente lui-même l'aile «des redresseurs» regroupés autour de la commission nationale pour la préparation du congrès extraordinaire, tandis que l'aile «légitime» (issue du dernier congrès) est représentée par l'actuel président de l'Ugcaa, Salah Souileh. Cela dit, depuis la conférence des cadres de l'Ugcaa, tenue le 18 mai 2008, au cours de laquelle il a été décidé «un retrait de confiance au secrétaire général, Saleh Souileh, la mise en place d'une commission nationale pour la préparation du congrès», l'Ugcaa a connu divers problèmes ayant retardé la majorité des activités du programme de l'Union. «90% de notre programme n'ont pas été réalisés», déplore le conférencier. A souligner, enfin, que la réalisation du nouveau programme de l'Ugcaa pour 2009 dépendra de la situation qui prévalera au sein du mouvement après le congrès prévu à la fin du mois en cours.