Résumé de la 26e partie n Comme gage de leur fidélité, un roi demande à ses sujets de tuer leur père. S'ils ne le font pas, il promet de les mettre à mort. La mort dans l'âme, chacun des hommes décide de tuer son père. Mais comment s'y prendre ? Le faire au grand jour, devant les autres membres de la famille, surtout devant les enfants ? Ou alors, attendre la nuit, et faire passer le crime pour un meurtre commis par un cambrioleur ? Mais au matin, quand on découvrira que tous les pères ont été égorgés, on se rendra compte du forfait ! Les fils, sur la seule injonction du roi, ont tué leur père ! Et s'ils ne le font pas, c'est eux qui seraient mis à mort ! La nuit, comme pour échapper au regard de Dieu, chacun se lève, alors que les pères dorment paisiblement, ils les égorgent. Tous commettent donc le meurtre, à l'exception d'un jeune homme qui n'a pas eu le courage de le faire. Ce n'est pas qu'il n'ait pas pensé, comme les autres, à le tuer mais au moment où il s'est approché de la couche où dormait son père paisiblement, sa main s'est mise à trembler. — Je ne peux pas ! se dit-il. Il se rappelle l'image du roi qui, terrible, a donné l'ordre : «Chacun d'entre vous doit égorger son père ou son aïeul! Ce sera la preuve que vous respectez le serment que vous avez fait de m'obéir aveuglément.» Il se rappelle aussitôt la menace : «Tout homme, ici présent, qui ne ferait pas ce que je lui dirais serait coupable de félonie et sera immédiatement exécuté, sans aucune forme de procès, par mes soldats !» Le jeune homme lève le bras. — Pardon, dit-il. Mais il ne peut pas abaisser le couteau. — Je ne peux pas ! crie-t-il. Le père s'est réveillé en ce moment-là et il s'est étonné de voir son fils, debout devant son lit, un couteau à la main. — Que fais-tu là mon fils ? — Mon fils… Le jeune homme lâche aussitôt son arme et éclate en sanglots. — Ah, mon père, si tu savais… — Mon fils, continue le vieillard, ta main tremble… Et il demande : — Et ce couteau ? — Je suis venu t'égorger, mon père ! Le vieillard se dresse, sur son séant, effrayé. — M'égorger ? Mais quel crime ai-je commis, mon fils ? — Aucun… — Alors, tu es devenu fou ! Le jeune homme soupire. — Oui, je suis fou d'avoir prêté ce serment (à suivre...)