Israël a fini par avouer ce que tout le monde savait : l'agression contre Gaza et le massacre de centaines d'innocents ne sont pas une réponse aux tirs de roquettes du Hamas mais relèvent d'un plan préparé de longue date. Le porte-parole de son armée a fait état, hier soir, d'entraînements intensifs effectués depuis 18 mois sur un modèle réduit de la ville martyre. L'armée israélienne n'a pas bombardé et envahi la ville martyre pour répondre à la fin de la trêve annoncée unilatéralement par le mouvement Hamas et les tirs de roquettes sur les villes israéliennes qui s'en sont suivies. L'opération est, en effet, prévue de longue date et a fait l'objet d'intenses préparatifs, et cela selon l'aveu même du Tsahal. Son porte-parole, Avi Benyahou, a indiqué ce lundi matin sur une chaîne de télévision israélienne que l'armée s'est longuement entraînée sur un modèle réduit de la ville de Gaza, construit dans une de ses bases, avant de lancer son offensive terrestre contre le Hamas. «Depuis un an et demi, nos soldats se sont entraînés sur un modèle réduit de la ville de Gaza construit dans la base de Tséhilim, dans le désert du Néguev», a-t-il reconnu, ajoutant que les soldats israéliens connaissent désormais toutes les ruelles où se trouvent les objectifs. «Notre objectif est de frapper le Hamas pour lui ôter durablement l'envie de nous attaquer. Nous avons déjà porté des coups très durs au Hamas, mais il faut encore le frapper et l'opération peut prendre du temps», a-t-il encore dit. La légitime défense n'a donc plus lieu d'être évoquée par Israël qui reconnaît ainsi que l'opération a été préméditée. Rien n'aurait évité l'envahissement de la bande de Gaza et le massacre de centaines d'innocents, même le respect de la trêve par le Hamas. Le tir de roquettes n'est qu'un prétexte pour mettre à exécution un plan longuement préparé. On ne reproduit pas un modèle d'une ville en plein désert, tout en y entraînant des milliers de soldats, pour s'amuser et éviter l'ennui aux troupes. Si l'opération a été préparée avec autant de sérieux, c'est qu'elle devait être menée un jour. Il faut dire peut-être que cet aveu ne fait que confirmer ce que même les moins initiés savaient depuis longtemps : Israël était décidé à se débarrasser, à tout prix, de l'une des dernières organisations qui lui tiennent encore tête au Moyen-Orient avec le Hezbollah libanais. Ce dernier, pour rappel, a fait subir deux revers consécutif à l'armée israélienne en l'espace de quelques années. Il n'est, donc, pas difficile de conclure que c'est dans le souci d'éviter une réédition des «ratés» de leur agression contre le Sud-Liban en juillet 2006, que les dirigeants de Tel-Aviv se sont encombrés de tant de précautions. Et si l'attaque israélienne a coïncidé avec le lancement de quelques roquettes sur son territoire, TelAviv ne pouvait espérer mieux, lui qui a tout fait par son blocus et ses multiples provocations, pour amener le Hamas à lui donner prétexte…