Des cadavres éparpillés sur la route tandis que des secouristes emportaient blessés et tués… des bâtiments détruits… telles étaient les images du carnage de l'armée de l'air israélienne, qui a tiré une trentaine de missiles sur la bande de Gaza, faisant plus de 206 morts. Toujours à la recherche de prétextes pour justifier les massacres et les arrestations massives de Palestiniens, dont plus de onze mille croupissent dans ses geôles, Israël n'a pas tardé à exploiter le non-renouvellement de la trêve avec le mouvement Hamas, qui a été suivi par des tirs de roquettes palestiniennes, pour frapper durement hier la bande de Gaza. Des raids aériens et des tirs de missiles de l'aviation israélienne ont replongé la population de Gaza dans l'horreur. Les images de cadavres jonchant les rues et de blessés implorant l'aide ont défilé sur les écrans des chaînes de télévision. La fumée, émanant des incendies provoqués par les bombes et les missiles, était visible un peu partout. 155 Palestiniens ont été tués dans ces attaques sauvages, qui n'ont pas épargné les civils, selon les estimations des sources hospitalières, rapportées par la radio du mouvement Hamas. “Au moins 140 personnes ont péri dans ces opérations et plus d'une centaine d'autres ont été blessées dans toute la bande de Gaza”, avait déclaré Bassem Naïm, un responsable du Hamas, avant que ce chiffre ne soit revu à la hausse. Il est passé en début de soirée à 210 morts et 300 blessés, selon Mouawiya Hassanein, chef des services d'urgence de Gaza. Le bilan risque de s'alourdir encore vu le nombre de blessés et la poursuite des raids. Face à ce nombre important de victimes, l'Egypte a ouvert le terminal de Rafah, frontalier de la bande de Gaza, et a accueilli des blessés palestiniens, a rapporté l'agence officielle Mena. “L'Egypte a ouvert le terminal de Rafah pour accueillir les blessés palestiniens”, a indiqué l'agence. Des dizaines de blessés palestiniens sont déjà passés par le terminal en provenance de Gaza, a de son côté annoncé la télévision publique égyptienne, prévoyant l'arrivée de près de 200 blessés à l'hôpital de Rafah dans les heures qui suivent. Pendant ce temps, Israël avertissait que son opération ne faisait que commencer. Cette opération “ne fait que commencer”, a affirmé le porte-parole militaire Avi Benyahou à la radio militaire. “Ce n'est que le début d'une opération lancée après une décision du cabinet. Cela peut prendre du temps. Nous n'avons pas fixé de délai et nous agissons en fonction de la situation sur le terrain”, a souligné la même source. Une chose est sûre, cette opération meurtrière a été bien préparée à l'avance par l'armée israélienne, comme le confirme d'ailleurs son porte-parole : “Le secret sur cette opération a été soigneusement maintenu et la surprise a été totale.” Ainsi, Israël a mis ses menaces à exécution contre le Hamas. Après avoir répété, ces derniers jours, qu'elle préparait une intervention militaire afin de mettre fin aux tirs de roquettes, l'Etat hébreux est passé hier à l'action, car ne redoutant aucunement les condamnations de la communauté internationale. L'aviation israélienne a visé simultanément au moins trente cibles, dont les quartiers généraux des services de sécurité et de la police. Les frappes ont été menées à l'heure de la sortie de l'école, d'où les nombreuses victimes civiles. Des colonnes de fumée noires s'élevaient de la ville de Gaza où hurlaient les sirènes. Selon le porte-parole de cette police, Islam Shawan, le général Tawfik Jaber, chef de la police du Hamas, a été tué dans ces raids qui ont tout particulièrement visé le quartier général de la police du Hamas dans la ville de Gaza. Il a indiqué qu'une centaine de policiers figurent parmi les morts. Dans un communiqué, le Hamas a appelé son bras armé, les brigades Ezzedine al-Kassam, à “mettre tous les moyens en œuvre pour empêcher les sionistes de dormir”. “Nous appelons toutes nos troupes à venger par la force les opérations de l'ennemi israélien”, a lancé un porte-parole sur la radio du Hamas. Cet appel n'a pas tardé à être suivi d'effet, puisque des dizaines de roquettes ont été tirées juste après de la bande de Gaza contre Israël en représailles aux opérations israéliennes contre ce territoire contrôlé par le Hamas. Une Israélienne a été tuée dans la ville de Netivot au sud du pays par un tir de roquette palestinienne de la bande de Gaza, ont indiqué les services d'urgence israéliens. Merzak T.