La particularité de la région du Chenoua dans la wilaya de Tipaza est l'obligation de la présence symbolique du palmier nain appelé «Iguenadh» offert, selon M. Bendaoud de l'association du Mont Chenoua, aux enfants qui doivent le feuilleter doucement pour essayer de trouver «Taouchte» (le cœur) à l'intérieur et voir s'ils auront beaucoup de chance ou pas cette année. «C'est comme l'histoire de la galette du roi, en France, dans laquelle on cherche la fève», nous a-t-il expliqué. Mme Rabéa Nedjar, spécialiste en art culinaire chenoui nous a révélé, pour sa part, que ce palmier nain est également offert aux adultes qui insistent à le feuilleter pour trouver le cœur, un signe de richesse et de bonheur «ce palmier nain est le décor de Yennayer et la majorité des familles l'achètent», nous a-t-elle dit. Yennayer, selon elle, ne peut être fêté sans «halmouch» (les myrtilles), les figues sèches, les glands, les fèves seches bouillies avec de la sauge, sasnou (arbousier) «et évidemment les différentes plantes de saison qu'on ramène de la forêt pour préparer nos mets comme aghroum kuriat aux herbes, barkoukasse ou couscous au poulet de ferme», a-t-elle repris. Elle insiste sur l'importance de la présence des fruits secs sur la table ce jour-là à côté de la mandarine et de la grenade comme dessert. Les enfants, pour leur part, bénéficient de friandises et de fruits de la forêt mis dans des sacs en tissu appelés «Ikamousine» qu'ils trouvent le matin sous leurs oreillers. Pour sa part, Abdelkader Ahmadouche, président de l'association «Noudjoum Tabkh» de Tipaza a exposé plusieurs plats chenouis dont le couscous aux herbes, thilarouine, les pains à base de graisse et d'épinards. Yennayer de Tipaza est donc vert. Il est lié à la terre et à la forêt.