Célébration n «Yennayer, une identité, un symbole et une tradition», c'est sous ce slogan que la wilaya de Tipaza a regroupé plusieurs wilayas du pays pour fêter le nouvel an berbère 2959. Yennayer, Yennar, Treize ou Neyar, a été célébré dimanche et lundi à la salle omnisports de Tipaza et à la villa Angelvy où un beau bouquet d'art culinaire chenoui, kabyle, kabylo-oranais, sétifien, tlemcenien, chaoui et mozabite a été exposé aux visiteurs venus goûter les délices de Yennayer de chaque région à l'image du berkoukasse ou du couscous au poulet ou aux dattes. Organisées par le Haut commissariat à l'amazighité (HCA) et la wilaya de Tipaza, ces festivités ont vu la participation de «l'Association des amis du mont Chenoua» dont le vice-président, M. Bendaoud, a tenu à appeler à ce que la fête de Yennayer en tant que patrimoine , soit prise en charge «et que Yennayer soit proclamée fête nationale chômée et payée…à l'instar des autres fêtes religieuses et nationales». Dans sa conférence présentée hier matin et intitulée «Patrimoine immatériel de la région du Chenoua» présentée lors d'une journée d'étude sur le patrimoine matériel et immatériel de Tipaza «organisée en marge de la fête de Yennayer, Bendaoud a défini les limites géographiques de la région du Chenoua tout en donnant un aperçu sur ce qu'est un patrimoine culturel immatériel. Il a abordé la composante culturelle de cette région qui se compose de la langue chenouie et d'une richesse littéraire (poésies, dictons, contes, devinettes…) ainsi que du savoir-faire chenoui (poterie et vannerie), l'art culinaire, le chant (dont le ahlil) et les jeux traditionnels. La tradition de Yennayer fait partie du patrimoine culturel immatériel qui entre dans la mémoire et les souvenirs des Chenouis, d'où la sauvegarde s'impose» a-t-il indiqué. Cette journée avait été précédée, hier, par une autre autour du thème de Yennayer une identité, un symbole et une tradition qui a vu l'intervention des représentants du HCA et des enseignants universitaires qui ont expliqué la dimension nationale de la fête de Yennayer entre la symbolique et le vécu. D'autre part, les participants ont présenté leurs rituels de mariage kabyle et chenoui couronné par un succulant «imensi n'yennayer» (dîner traditionnel chenoui, préparé par des femmes chenouies). Les différentes expositions de l'art culinaire et des arts traditionnels ont enrichi cette festivité berbère amazighe à côté des arts plastiques, les arts pluriels (sculpture sur bois, grainographie, etc.) et les publications du HCA qui ont trait au patrimoine. Un tour dans les différents stands fait ressortir le constat que malgré la différence de traditions et de plats pour la fête de Yennayer, le principe est le même : c'est la fête aussi bien des enfants que des adultes.