Profitant de l'opportunité de la journée mondiale de lutte contre la désertification, les botanistes tirent la sonnette d'alarme sur les espèces végétales en voie d'extinction, à l'exemple du cyprès du Tassili. Parmi les espèces remarquables de la flore du Tassili, la plus célèbre est incontestablement le cyprès, témoin des périodes humides du Sahara. Saida qui est l'une des rares villes, sinon la seule à posséder plus dune vingtaine de cyprès du Tassili, doit, elle aussi, penser à la multiplication et à la protection de la flore qui risque d'être anéantie par l'avancée inexorable du béton. Le cyprès du Tassili ou cyprès duprey tarout se trouve au Sud-est de l'Algérie, dans les lits du oued rocheux en région saharienne, dans le Hoggar et le plateau des Ajjer, espèce endémique en voie d'extinction, car il semblerait que sa reproduction in natura n'est apparemment pas possible au tassili N'ajjer. D'après les derniers relevés, il existe deux aires connues où ne survivraient plus que 210 pieds au Sud est dans le plateau des ajjers, entre 1 200 et 1 700 m d'altitude (oued ahloun et oued tamghit) et dans le Hoggar, sur la piste Tazrout tin tarabine. A cet effet, il est à rappeler l'excellent travail accompli par Grim said, ingénieur des eaux et forêts, qui effectua durant l'hiver 1971 /1972 un recensement dans la région concernée, au cours duquel il a observé, numéroté et décrit 230 arbres vivants. Quant aux cyprès morts, il en avait repéré, positionné et parfois décrit plus de 160. Or, il se trouve que durant les années 74/75, M Grim est venu à Saida, du temps du conservateur des forêts M mebkhout, et a livré à la direction des forêts de la wilaya une centaine de plants de cyprès du Tassili qui ont été utilisés à titre expérimental au niveau de la pépinière de la forêt Ogbane. Selon M. Hami, ce sont des espèces à préserver et il faut procéder d'ores et déjà à la multiplication. Cet arbre est considéré comme une espèce en danger de disparition et figure dans la liste rouge de l'UCIN (union internationale pour la conservation de la nature). La question que ce cyprès soulève sur les plans écologiques et historiques est digne du plus grand intérêt. Tout d'abord, les connaissances des mécanismes d'adaptation du cyprès du Tassili à l'aridité extrême actuelle auraient un impact positif sur les projets de développement durable des régions arides de moyenne altitude. Le cyprès du Tassili est considéré aussi comme témoin du processus de désertification et de l'érosion, de la biodiversité dans cette région, car cet arbre pourrait renseigner sur l'évolution climatique pendant les derniers millénaires. Les conditions d'existence sont actuellement très précaires et il est vivement souhaitable, voir urgent, que des cultures en pépinières nous assurent la conservation des espèces menacées.