Résumé de la 1re partie Le roi, qui aperçoit une bergère, en tombe éperdument amoureux, mais il veut se faire aimer d?elle pour lui-même et non pour sa richesse et son pouvoir. Il était heureux. Il aurait voulu lui éviter les travaux pénibles qui gerçaient ses petites mains, la décharger des peines sous lesquelles ployaient ses épaules, la soustraire à cette vie rude qui la ferait vieillir avant l'âge. Il choisit de se faire conteur et, à travers les contes merveilleux qu'il inventait pour elle, il soulageait sa misère en lui permettant de rêver. La bergère fut d'abord surprise et gênée de l'attitude de ce pauvre. «Que me veut ce mendiant, se demanda-t-elle, pourquoi vient-il m'importuner ?» Elle fut ensuite touchée de tant de sollicitude assidue. Personne n'avait jamais agi de la sorte avec elle. Elle avait vu depuis longtemps, dans le regard envieux des autres filles, qu'elle était belle. Mais si les jeunes gens la désiraient, personne ne l'aimait. Ainsi, elle avait déjà rencontré la méchanceté et le calcul cachés sous de riches vêtements, mais pour la première fois, elle rencontrait la délicatesse enfouie sous les hardes d'un miséreux. Elle se disait en elle-même : «Cet homme est sans le sou, ses vêtements sont en lambeaux, mais ce que je vois briller dans ses yeux vaut tout l'or du monde.» Un jour, elle se surprit à attendre avec impatience le moment de leur rencontre. Mais ce jour-là, le mendiant ne vint pas. Le lendemain, alors qu'elle se rendait au marché, elle l'attendit encore, mais encore une fois, le mendiant ne vint pas. Le surlendemain, elle ne prit pas le chemin le plus court pour aller vendre ses fromages, mais celui qui passait devant la cabane du mendiant. Elle fut surprise d'en voir sortir une vieille femme au visage soucieux. S'approchant d'elle, la bergère lui demanda : «Grand-mère, le mendiant qui vit là est-il votre fils ?» La vieille lui répondit qu'elle n'avait pas de fils. Elle n'était qu'une voisine pour laquelle ce mendiant s'était montré plus affectueux et plus attentif qu'aucun fils au monde. Hélas, depuis trois jours, il était couché, dévoré de fièvre, en grand danger de mort. Sur ces derniers mots, de grosses larmes coulèrent le long de ses rides. La jeune fille entra et s'approcha du grabat où gisait le mendiant. Elle s'agenouilla près de lui et posa sa main fraîche sur son front brûlant. (à suivre...)