Tout était donc question de timing… Israël, un matin du samedi 27 décembre 2008 a décidé de faire la guerre à Gaza. Elle l'a fait avec une férocité jamais égalée. Son palmarès et son butin de guerre sont impressionnants : des centaines d'enfants tués, mutilés, des femmes déchiquetées par des bombes au phosphore, des milliers de maisons réduites en cendres. 1 000 tonnes d'explosifs et 2 500 raids en 22 jours ! Et voilà qu'au soir du 17 janvier 2009, Israël décrète unilatéralement un cessez-le-feu. Une bien curieuse première dans l'histoire de Tsahal ! Une première qui est intervenue à point nommé puisqu'à des milliers de kilomètres de là, Obama, le nouveau maître du monde pourra savourer comme il se doit, son investiture. Les fastueuses cérémonies prévues à cet effet ne seront pas perturbées par l'écho gênant des explosions de bombes, des tirs d'obus et des cris d'agonie qui ont fait, 22 jours durant, le sinistre décor au quotidien de Gaza. Et maintenant ? Maintenant qu'Israël est rassasiée de morts, de sang, de raids, de bombardements, maintenant que Tel-Aviv est repue du sang de centaines de bébés, maintenant que tout -ou presque- est consommé, maintenant que tout est consumé que va-t-il se passer ? La diplomatie va prendre le relais. Les sommets vont succéder aux sommets. Les discours enflammés vont suivre les déclarations pleines d'emphase. Une impression de déjà vu et de déjà entendu lors des précédentes guerres d'Israël. Beaucoup de gesticulations pour peu de résultats surtout pour la Cause palestinienne et ses idéaux. On s'affligera beaucoup sur le sort de cette cohorte de réfugiés ayant tout perdu sauf leur âme, pour ces milliers d'orphelins et de veuves, pour ces mères éplorées. Certes des milliers de dollars vont être injectés pour soulager quelque peu la souffrance des survivants, pour maquiller et farder les traces de l'Apocalypse qu'ils viennent de vivre trois semaines durant. Et après ? Après, la parenthèse sera fermée. Jusqu'à la prochaine fois, la prochaine agression, le prochain massacre. Parce que Israël continuera à choisir son heure pour faire la guerre et à décider de son moment pour imposer une fausse paix, une accalmie. Ainsi est le destin de Gaza. Il le restera tant que seule au milieu des ruines et des explosions, cette mère s'égosillera à lancer aux quatre vents cette terrible question «Mais où sont donc les Arabes ?» Un question restée cette fois-ci encore, sans réponse. Car le miracle n'a pas eu lieu : les Arabes ont regardé le martyr de Gaza en rangs dispersés…