Avis n La décision du gouvernement de mettre en œuvre la convention entre la sécurité sociale et le médecin traitant a été accueillie favorablement par le Conseil de l'ordre des médecins. Le projet en maturation depuis déjà quelques mois et dont Annaba serait la ville pilote permettra de réguler le flux des dépenses de santé, selon Ahmed Bekat Berkani. Le président du Conseil national de l'ordre des médecins, invité ce mercredi matin, sur les ondes la Chaîne III, a émis toutefois la condition de faire contribuer les médecins concernés par cette mesure. «La convention est une excellente chose à condition que la sécurité sociale discute avec les personnes qui ont la charge d'exécuter ce genre d'entendement. Je parle notamment des médecins qui seront libres d'adhérer à ce conventionnement comme cela a été le cas pour le tiers payant», affirme M. Berkani. De la convention avec les médecins traitant à la contractualisation des hôpitaux annoncées en 2003, beaucoup de temps s'est écoulé sans qu'aucune mesure soit mise en œuvre. Pourtant, les praticiens sont unanimes : l'accélération de la contractualisation entraînera, inévitablement, une évolution des services de santé en termes d'efficacité et d'accès aux soins dans les hôpitaux publics. Une réflexion a laquelle adhère tout à fait M. Berkani même si les arguments avancés pour justifier ce retard sont peu convaincants. «La réforme d'un système de santé demande du temps. Il faut savoir qu'il y a des systèmes à mettre en place, notamment financiers. Il s'agit aussi de changer les mentalités de l'assistance de certains établissements publics qui devraient se comporter comme de véritables structures de performance», a t-il expliqué. Pour ce qui est de la qualité de nos médecins au regard du nombre sans cesse croissant d'erreurs médicales, l'intervenant assure que le problème ne se situe pas au niveau de la corporation. «Le problème ne se pose pas au niveau des médecins qui ont toujours demandé de meilleures conditions socioprofessionnelle à la mesure de l'échelle sociale qu'ils représentent. Ils ne sont qu'un bout de la chaîne des services de santé. Le personnel paramédical qu'on a tendance à oublier fait aussi partie de la chaîne des services de la santé», avance-t-il. Pour M. Berkani, «l'Algérie ne commet pas plus qu'ailleurs» d'erreurs médicales. Ce qui n'est pas permis, en revanche, pour le président de l'Ordre des médecins, «c'est les erreurs commises de façon courante», dit-il avant de conclure avec cette déclaration pour le moins surprenante : «Les erreurs médicales ne tuent pas plus que les accidents de la circulation.»