Constat n A quelques matchs en retard de la phase aller du championnat de Nationale Une, quatre clubs seulement parmi les dix-sept qui composent l'élite ont pu conserver leur staff technique de départ. Effarant ! Ce constat, soit un taux d'instabilité de 76,5%, renseigne sur l'instabilité chronique qui ronge notre football, mais surtout sa faiblesse et sa régression depuis presque deux décennies. Pour bien comprendre l'ampleur des dégâts, revenons deux ans en arrière lorsque dans le championnat allemand (Bundesliga) les dirigeants du football de ce pays avaient déclenché le système d'alarme à la suite des changements d'entraîneurs intervenus à mi-chemin dans six clubs. La Fédération allemande s'est alors mise en branle pour examiner cette situation jugée plus qu'inquiétante. Six clubs ont provoqué la panique chez les dirigeants allemands dans un football pourtant professionnel où la liberté d'action est courante. Que dire chez nous avec plus que le double ? Quatorze formations de la Nationale Une, comme l'illustre le tableau ci-joint, ont déjà opéré des changements d'entraîneurs avant même la fin de la manche aller de la saison 2008/2009. Avant le début de ladite saison, lors de l'une de nos précédentes éditions consacrées aux entraîneurs de la Une, on avait prédit une tendance en hausse des changements au sein des staffs techniques des clubs. Et si la saison 2007/2008 avait battu tous les records depuis l'indépendance avec plus d'une quarantaine de changements chez 12 clubs formant l'élite nationale, celle en cours est sur le chemin de connaître pire. Déjà 33 noms de techniciens ont circulé pour 37 changements opérés ; un chiffre qui ferait dresser les cheveux de n'importe quel président de fédération dans le monde, sauf apparemment chez nous où ce phénomène de valse des entraîneurs a fini à s'incruster dans les mœurs. Voyons d'abord les clubs qui ont conservé leurs staffs techniques respectifs de la saison dernière : ils ne sont que trois à avoir passé l'intersaison avec l'entraîneur en poste, à savoir l'AS Khroub et Liamine Bougherara, l'Entente de Sétif de Bernard Simondi, vainqueur de la Ligue des champions des clubs arabe et le MC Alger d'Ameur Djamil. Sauf que ces deux derniers, en l'occurrence, le Français et l'Irakien, n'ont pas fait long feu après le début de l'actuel exercice puisque après quelques journées ils ont dû faire leurs valises, où seul l'ancien gardien international de la JS Kabylie continue de bénéficier du soutien et de la confiance de ses dirigeants et d'un environnement plus serein, voire reconnaissant. Au jour d'aujourd'hui, l'ASK peut s'enorgueillir d'être le seul club en Algérie à avoir conservé le même staff technique de la saison précédente ! Un fait rare et un indicateur qui laisse pantois plus d'un en plus de susciter l'interrogation : où va notre football à ce rythme ?