Constat n L'entraîneur du MCA ne semble pas perturbé par tout ce qui se trame autour de son avenir au sein du vieux club algérois. Il affirme que son principal souci, c'est de donner une autre dimension à son équipe. InfoSoir : On annonce des entraîneurs au Mouloudia. Cela ne vous perturbe-t-il pas ? Alain Michel : Cela me surprend un peu, mais ne me pose aucun problème. Le plus important pour moi c'est d'effectuer ce que je dois faire. Cela m'aurait perturbé si j'avais 40 ans, mais maintenant non. Il faut savoir se montrer costaud et bien faire face à tout ce qui se trame autour du club. Depuis que je suis au Mouloudia, j'ai appris une chose, c'est que je suis dans un club médiatisé. Donc, il est clair que je m'y attendais un peu. Mais sincèrement, cela doit vous agacer un peu non. En plus clair, ne sentez-vous pas que votre avenir est compromis devant ces contacts à répétition ? Sincèrement, non. Je connais ces personnes qui contactent ces entraîneurs. Ce sont des dealers en soif de notoriété. Ils veulent exercer une pression sur moi dans l'espoir de me faire craquer. Ce sont des gens malintentionnés avec des arrière-pensées. Je leur dis une chose, c'est qu'ils se trompent de cible. Ce qui est anormal, c'est qu'ils osent solliciter des entraîneurs pour leur proposer de venir au Mouloudia. Et je ne blâme pas les entraîneurs qui ont été sollicités. Ils n'ont rien à voir dans cette histoire. Peut-être que la meilleure réponse doit parvenir du terrain, mais comme les résultats ne suivent pas, cela laisse la porte ouverte à la polémique… Nos résultats ne sont pas aussi catastrophiques que cela. Mis à part l'ESS qui est au-dessus du lot, nous sommes en bonne position. Nous ne sommes pas loin du deuxième comme nous ne sommes pas loin du dernier. Donc, il n'y a pas vraiment une hiérarchie. Maintenant si tout le monde s'amuse à contacter tel ou tel entraîneur, c'est son affaire. J'ai entendu parler de Biskri, qui vient tout juste de quitter Bentalha, Slimani que je viens de croiser lors de notre match amical face à l'OMR ou encore Bira, qui était en Tunisie. C'est autant de monde pour une place (rires). Justement en évoquant l'ESS, on laisse entendre que votre profil intéresserait les responsables de ce club. Qu'en est-il exactement ? Je ne suis pas en mesure de répondre à cette question, vu que je veux rester positif. Je ne suis pas chercheur d'emploi, je me plais bien au Mouloudia même si ce n'est pas facile avec tous les problèmes qui l'entourent. Ce que je peux vous dire, c'est que le président de la Ligue de Sétif m'avait proposé de venir pour faire des stages de recyclage aux entraîneurs. Le président Amrous est au courant de cela. Mais avec le calendrier qu'on nous concocte à chaque fois, ce n'est pas possible. On se connaissait avant ma venue au Mouloudia. Il existe un respect mutuel entre les dirigeants de l'ESS et moi. Mais vous n'avez pas répondu à la question… Tout ce que je peux dire, c'est qu'il n'y a pas d'équipes solidement structurées dans le championnat algérien. Mais lorsque vous voyez des équipes comme l'ESS ou la JSK, c'est comme ça que je conçois l'avenir du MCA. L'ESS a pris de l'avance sur les autres clubs. La JSK possède de l'envergure de par sa valeur kabyle. Il y aussi l'USMA, mais cette équipe n'a pas le potentiel médiatique par rapport aux clubs que j'ai cités. C'est pour cette raison que j'ai fait sortir cette histoire de trois matches qui détermineront l'objectif de mon équipe. Moi je vois plus loin et je veux que le Mouloudia passe à un palier supérieur. Mon objectif est de hisser le club à un standing plus important. Une qualification en Coupe d'Afrique pour la saison prochaine doit être le leitmotiv de tout un chacun au sein de cette équipe. Cet objectif ne sera-t-il pas difficile à atteindre ? Nous avons presque tout pour réussir. Il faut que tout le monde s'y mette. Il y a plein de choses à réaliser. Maintenant si on pense que c'est trop tôt d'y penser, je ne sais pas pourquoi rester là pour le plaisir d'occuper un poste. Je ne suis pas du genre langue de bois. Je veux construire, certes, mais je veux aussi que l'équipe joue dans un palier supérieur. Le fait d'avoir avancé les trois prochains matches comme objectif, ne pensez-vous pas que vous vous êtes mis de la pression sur les épaules ? Pas du tout. Je suis quelqu'un qui sait où il met les pieds. Maintenant si vous ne fixez pas d'objectif sur ce que vous entreprenez, il ne sert à rien d'entamer un travail. Je le dis et je le répète, cela ne m'intéresse pas de jouer le maintien. Soit nous sommes un club qui se fait respecter, soit on ne l'est pas. il faut être honnête et le dire ouvertement. Question directe pour réponse directe : si par malheur les résultats ne suivaient pas lors de ces trois matches, quelle serait votre réaction ? Il n'y a pas trois façons de réagir. Deux cas se présentent, ou bien gagner les trois matches et rester en course pour réaliser quelque chose de positif pour le club, ou bien les perdre et là, il est clair de penser à une meilleure issue. On pourrait se séparer comme de bons amis. Croyez-moi, j'ai volontairement refusé de signer un contrat de trois ans. Cela veut dire que si je ne peux pas aller au bout de mon contrat, la direction se verra contrainte de me payer les indemnités de fin de contrat. Je l'ai fait lorsque j'étais à Bourges et à Grenoble. Je suis allé très loin dans mes contrats, mais au Mouloudia ce ne sera pas le cas. Je ne vais pas mettre la pression sur les dirigeants. Je vais vous révéler une chose, mon départ ne coûtera pas plus de deux mois de salaire comme indemnité. Je fais ce travail par passion, je prends du plaisir.