Née Barbara Millicent Robert le 9 mars 1959 à Willows, dans le Wisconsin (nord), le jouet-mannequin de 29 centimètres de haut, aux jambes interminables et à la poitrine trop haut perchée pour être naturelle, a battu tous les records après avoir causé la stupeur à une Foire aux jouets à New York cette année-là. On était loin des poupons en celluloïd aux cuisses potelées. Avec 300 000 exemplaires achetés dès 1959, ce jouet le plus vendu au monde a inspiré plus de 70 créateurs, dont les plus célèbres. Son fan club compte 18 millions de membres, elle socialise sur Facebook et MySpace, elle a révolutionné le monde des enfants et celui des parents qui ont essayé en vain de lui résister. Des femmes qui ont grandi à l'est du rideau de fer avouent avoir rêvé d'une Barbie jusqu'à l'âge adulte et beaucoup de mères de famille sont encore fières de leur collection. La Semaine de la Mode qui s'ouvre à New York le 12 février a programmé un événement où cinquante stylistes célébreront Barbie comme icône de mode, et présenteront un défilé trigénérationnel (Passé, Présent et Futur). Barbie est en danger. Ses ventes ont encore chuté en 2008, pour la septième année consécutive depuis l'apparition de sa concurrente Bratz, une poupée à la tête et aux yeux démesurés et aux tenues dévoilant le nombril — un attribut dont Barbie n'est dotée que depuis 2000.