Résumé de la 2e partie n A la demande des animaux qui voulaient une bête encore plus petite que la souris avec de nombreuses pattes et des rayures, l'araignée fut créée... Ce fil qui la reliait au créateur, l'araignée en était aussi fière que le lièvre de ses oreilles. Raluvhimba était heureux de voir que les autres animaux acceptaient l'araignée parmi eux. Il décida de créer encore d'autres créatures minuscules. Alors il créa la mouche, lui donna un compagnon, et tous deux n'eurent rien de plus pressé que de se multiplier à plaisir. Las ! C'est de cette tribu de mouches que naquirent tous les ennuis. Au début, pour toute pitance, les mouches se contentèrent de sève et de rosée, comme leur tante l'araignée. Mais elles avaient une vilaine manie : se percher sur autrui sans y être conviées. Jamais l'araignée ne faisait chose pareille. Et les mouches avaient beau peser moins qu'un grain de mil, personne n'aimait beaucoup leur servir de perchoir. — Eh, descendez de là, disait le lapin. — Allez donc sur un arbre, disait le zèbre. — Pas sur mon mufle, enfin ! grognait le bœuf. Mais il n'y avait rien à faire. Les mouches n'en faisaient qu'à leur tête. Et un jour que le sanglier ruait pour se débarrasser d'elle, une mouche exaspérée lui mordit dans le lard un bon coup. A son propre étonnement, elle en trouva le goût excellent. Elle y mordit encore, pour voir, après quoi, mise en appétit, elle s'envola pour aller goûter à d'autres couennes des environs. L'expérience lui plut beaucoup. — Hé, hé, pas détestable du tout ! Infiniment plus succulent que la sève ou la rosée... Elle alla trouver ses cousines : — Si vous voulez vous régaler d'un mets qui ait un peu de corps... La nouvelle se répandit en un rien de temps. Bientôt toutes les mouches étaient occupées à déguster tout ce qu'elles voyaient passer, éléphant, zèbre ou singe, mouton ou hippopotame. Tout en allant et venant, au vol, elles échangeaient leurs impressions : — Tu devrais essayer le lion, c'est exquis. Là-dessus, un rien de gazelle et un soupçon de lapin pour finir – tu m'en diras des nouvelles ! Sous la morsure des mouches – un pincement aigu, comme une piqûre d'épine – les animaux poussaient de petits cris, s'ébrouaient, faisaient volte-face. Les uns sautaient en l'air, les autres se roulaient par terre, d'autres se frottaient à l'écorce d'un arbre. Nul ne s'étonnait plus de ces frénésies subites. Les mouches en étaient la cause. Pour finir, les animaux décidèrent que c'en était trop. Ils appelèrent l'araignée et lui annoncèrent qu'ils avaient un message à transmettre à Raluvhimba. — Très bien, et que dois-je lui dire ? demanda l'araignée. — Que les mouches sont un fléau ! Que ce ne sont pas des amies pour nous. Qu'elles sont toujours sur notre dos, à nous harceler, nous mordre, nous piquer, nous sucer le sang. Dis-lui de les reprendre au plus vite. L'araignée ne perdit pas de temps. Elle tira sur quelques fils, découvrit celui qui montait au ciel et disparut dans les airs. (à suivre...)