Ali Ben Abî Hasan, surnommé al-Kissa'î a vécu à Bagdad, au temps du calife Harûn al-Rachid, puis de son fils al-Amîn. Il a été un grand grammairien de la langue arabe, mais il est surtout connu comme lecteur de Coran à Bagdad. Sa lecture est parmi les meilleures mais au début, certains doutaient de ses capacités et lui-même avait des doutes sur sa façon de prononcer les versets du Texte sacré. Comme beaucoup de lecteurs, al-Kissa'î faisait l'assimilation (idmagh) de certaines consonnes, à la finale de certains mots. Un rêve allait l'en dissuader. «Un jour, raconte-t-il, après une lecture publique du Coran, je me suis endormi et j'ai vu le Prophète en songe. Il m'a demandé si j'étais al-Kissa'î. ‘'Oui, répondis-je – Tu es bien Ali ben Hamza ? – Oui – C'est toi qui as fait une lecture publique du Coran ? – Oui, Envoyé de Dieu – Alors, lis-moi un passage du livre». Les versets 1 à 3 de la sourate 37 me vinrent à l'esprit et je les récitais : «wa l-çaffâti, çaffân, fa l-zâdji'âti zadj'âzn, fa l-tâliyâti dhikran (par les anges qui sont parfaitement alignés, par ceux qui repoussent énergiquement (les démons), par ceux qui récitent les invocations'' Le Prophète a apprécié ma lecture. ‘'Tu as bien fait : tu n'as pas dit, comme certains, wa lçaffa ççafan'' Il ne faut pas faire l'assimilation.» Ce rêve a impressionné al-Kissa'î qui croyait aux messages des rêves, surtout quand le Prophète apparaît dans ces rêves. De ce jour, il a imposé la lecture des versets lus en rêve, sans assimilation et beaucoup de lecteurs, trouvant sa lecture meilleure, l'ont adoptée.