Près de 58% des décès sont dus aux maladies non transmissibles. Les maladies chroniques constituent un véritable problème de santé publique, en Algérie. Un quart de la population souffre de ces pathologies, notamment la tension artérielle, le diabète et les maladies cardiovasculaires, déplore le Professeur Mansour Brouri, chef de service de médecine interne à l'hôpital Birtraria. S'exprimant à l'occasion de la tenue, hier, de la Journée de formation sur la médecine interne, il estime que les maladies non transmissibles (MNT) ou chroniques «ont progressé de façon alarmante ces dernières années». Selon les chiffres avancés par le Pr Brouri, sept millions d'hypertendus, deux millions de diabétiques, cinq millions de tabagiques et trois millions de dislipidiques sont recensés en Algérie. Il affirme que 58% des décès sont dus aux maladies non transmissibles. Ainsi donc, la situation est plus alarmante que jamais, et ces chiffres effarants attestent de la gravité que prennent ces maladies. «Chez nous, les moyens thérapeutiques existent. Ce qui manque, c'est une véritable stratégie de prévention et de prise en charge des patients susceptible de freiner un tant soit peu les facteurs à risques», indique M.Brouri. Concernant ces derniers, les spécialistes, citent entre autres, l'obésité avec une prévalence de surpoids de 44% en Algérie soit près de la moitié de la population, avec une légère prédominance féminine. Elle est immédiatement suivie par l'obésité androïde avec 1/3 de la population. Par ailleurs, d'autres maladies comme la tuberculose continuent à sévir en Algérie, notamment dans les villes de l'Ouest du pays, où il est enregistré annuellement 60 cas pour 100.000 habitants et 29 cas pour autant d'habitants au niveau national, déclare le Pr Salim Nafti, chef du service des maladies respiratoires au CHU Mustapha Bacha. La wilaya de Saïda vient en tête de liste avec 110 cas pour 100.000 habitants, suivie d'Oran avec 95 cas pour 100.000 habitants et Tlemcen avec 85 cas pour 100.000 habitants. Concernant les régions du Centre, notamment Alger, Tizi-Ouzou, Bouira et Béjaïa, le taux est relativement minime, avec un taux de 50 cas pour 100.000 habitants. A l'Est du pays, Annaba apparaît comme la ville la plus touchée avec un taux de 106 cas pour 100.000 habitants. Au chapitre de la mauvaise prise en charge des malades, les villes de Constantine, Annaba, Tébessa et Oum El Bouaghi, viennent en haut du «palmarès».