Résumé de la 1re partie n Guy et Gérard Masselin ont une passion pour le parachutisme en particulier et le vol en général. Leur héros est l'homme oiseau Théo Valentin... Tous deux rêvent de l'imiter. Et puis, un jour, c'est le drame. Lors d'un meeting à Liverpool, Théo Valentin s'élance malgré le temps nuageux. Le plafond trop bas ne lui permet pas de voir le sol et d'ouvrir son parachute au bon moment. Il s'écrase au sol et il est tué sur le coup. A Saint-Rémy-lès-Chevreuse, les deux frères sont bouleversés. Ils n'ont pas besoin de parler longtemps entre eux pour s'apercevoir qu'ils pensent exactement la même chose : Théo Valentin était l'unique homme-oiseau. A présent, il faudrait que quelqu'un prenne la relève. C'est Guy, l'aîné, qui est le plus déterminé. — Moi, je vais le faire ! Je n'en peux plus d'être représentant. Il faudrait que tu m'aides. — Comment cela ? — Pour l'équipement. Tu as toujours été meilleur que moi en technique. Comment verrais-tu la voilure, toi ? — A mon avis, l'erreur de Valentin, c'était d'avoir des ailes rigides. Il faudrait qu'elles soient en toile. — Comme celles d'une chauve-souris ? — Oui... ou comme le parapluie avec lequel nous avons sauté. A partir de ce moment, les frères Masselin se lancent dans la grande aventure. Il est vrai qu'un seul va l'affronter vraiment : Guy. Gérard, lui, l'assiste. Il est le technicien indispensable. Il conçoit une combinaison volante, qui ressemble effectivement un peu à la silhouette d'une chauve-souris. Il accompagne son frère le dimanche à l'aéroclub. Il assiste à ses sauts. Au début, cela ne se passe pas trop bien : la voilure soutient insuffisamment le corps. Une fois même, elle se déchire. Guy Masselin s'en sort toujours en ouvrant son parachute à temps. Il ne commet pas l'imprudence qui avait été fatale à Théo Valentin : il ne saute que quand le ciel est dégagé. Gérard effectue les corrections techniques nécessaires, Guy multiplie les sauts d'entraînement et puis, un jour, à Cabourg, il donne sa première exhibition publique. Il fait un temps radieux. Mais avant de monter dans le petit avion qui va l'emmener, Guy tient à demander quelque chose à son frère : — Si un jour j'échouais, est-ce que tu prendrais la relève, au moins une fois, pour l'honneur de la famille ? Gérard n'hésite pas une seconde : — Je le ferai. Comme à Saint-Rémy, avec le parapluie. Les deux frères se donnent l'accolade. L'avion emporte Guy, qui, après un vol vertigineux, atterrit de manière impeccable sous des acclamations. Un nouvel homme-oiseau est né ! 4 juin 1961. L'aéroclub du bassin de Briey, en Meurthe-et-Moselle, organise un meeting aérien, dont le clou est le numéro de Guy Masselin, le successeur de Théo Valentin. Ce dimanche, six mille personnes l'attendent sous une pluie fine. Guy est arrivé le matin, avec Gérard et la fiancée de ce dernier, Odette, qui l'accompagne pour la première fois à une démonstration aérienne. Elle n'aime pas cela. Elle a peur. Elle a fait une exception, mais c'est la dernière. En bout de piste, auprès de l'avion, les deux frères échangent leurs impressions. Gérard est catégorique : — Le plafond nuageux est à deux cents mètres. Tu ne peux pas y aller. — Mais tu as vu tous ces gens ? Ils n'ont jamais été aussi nombreux. Je ne peux pas les décevoir. — Souviens-toi de Théo Valentin. Il y avait exactement le même temps le jour où il s'est tué. Il n'aurait pas dû sauter et il a sauté. (à suivre...)