Résumé de la 2e partie n Leur héros Théo Valentin est décédé en vol. Guy et Gérard lui succèdent, Guy saute et Gérard effectue tous les ajustements nécessaires... Guy Masselin finit par se ranger aux raisons de son frère et, peu après, le speaker annonce dans le haut-parleur : «En raison du mauvais temps et de la faible visibilité, le numéro de l'homme-oiseau ne pourra être exécuté. Veuillez nous excuser.» La réaction du public est immédiate : ce sont des sifflets, des huées. Guy, qui était en train d'enlever sa combinaison, les entend. Il s'adresse à son frère : — Ce n'est pas possible. Ils vont croire que je me dégonfle. — C'est trop dangereux. N'y va pas ! Mais Guy Masselin ne l'écoute plus. Il est déjà en train de remettre sa combinaison et, l'instant d'après, il monte dans l'avion, qui s'élance aussitôt. La suite, son frère Gérard ne peut que la contempler avec les autres spectateurs. Dans ses bras, il sent Odette qui tremble. Au-dessus des nuages, le ronronnement du moteur de l'avion se fait vaguement entendre. On ne voit strictement rien des évolutions de l'homme-oiseau. Et puis soudain, tout au bout du terrain, une masse s'abat dans l'herbe. Odette pousse un cri, comme la foule des spectateurs. La voix du speaker retentit aussitôt : «Comme d'habitude, nous avons procédé au lâcher préalable d'un mannequin. Les conditions sont trop mauvaises, le numéro de l'homme-oiseau est définitivement annulé.» Odette a un soupir de soulagement, mais Gérard ne l'écoute pas. Il se précipite vers le point de chute. Il sait bien, lui, qu'on ne fait jamais de lâcher de mannequin. Les organisateurs ont dit cela pour éviter un mouvement de panique. C'est Guy qu'il vient de voir tomber, qui s'est tué sous ses yeux ! Arrivé sur place, il ne découvre qu'une grande tache bleu-blanc-rouge : le parachute. Il n'a pas été ouvert suffisamment tôt, en raison de la couverture nuageuse, mais il s'est déployé quand même et il recouvre Guy comme un linceul. Gérard le retire et découvre l'homme-oiseau brisé dans son vol. Le choc a été si violent qu'il s'est enfoncé d'au moins dix centimètres dans la terre. Au loin, on accourt avec de grands cris, Gérard s'immobilise devant le corps de son frère et prononce : — Je tiendrai parole ! 1er juin 1962. Cette fois ce ne sont plus six mille personnes qui sont présentes au meeting aérien de Briey, en Meurthe-et-Moselle, mais quinze mille. On est venu de toute la région pour assister à cet incroyable défi : Gérard Masselin va sauter à l'endroit même où son frère s'est tué et dans la même combinaison d'homme-oiseau. Rien n'a pu le faire changer d'avis, ni les avertissements de son entourage, lui disant que c'était provoquer le destin, ni les supplications d'Odette, avec qui il s'était marié depuis. Celle-ci, à bout d'arguments, a fini par lui lancer : — Si tu sautes, je te quitte ! Gérard Masselin lui a répliqué : — Quitte-moi ! (à suivre...)