Littérature n Les participants au colloque national Rachid-Mimouni ont lancé, hier, à Boudouaou, un appel pour conférer à cette rencontre une dimension internationale. Les participants ont également recommandé l'institution d'une commission scientifique qui se chargera de cette mission. Selon le romancier Abdelhamid Bourayou, l'un des initiateurs de ce colloque axé sur le roman algérien d'expression française, cette structure aura pour tâche d'«améliorer le niveau de performance de ce colloque consacré à un éminent homme de lettres que fut Rachid Mimouni, pour son apport à la culture nationale». «Les intellectuels algériens ne souhaitent pas voir cette manifestation confinée dans une dimension festive», a-t-il estimé, en assurant que leur vœu est de «tirer profit de ce colloque dans la mesure où il peut contribuer à l'émergence d'une nouvelle génération d'écrivains et de romanciers en accord avec l'esprit de ce que souhaitait Mimouni, à savoir, offrir par le travail». Selon le Dr Bourayou, la commission qui sera composée d'intellectuels, de chercheurs et de professeurs universitaires aura pour mission «la préparation des prochains colloques sur Rachid Mimouni». Elle aura pour tâche de préétablir, entre autres, «les axes principaux et thèmes à soumettre un débat lors de ces rencontres, avant leur regroupement aux fins d'édition, en plus de l'élaboration des listes des invités nationaux et étrangers (devant prendre part à ces rencontres)», a-t-il indiqué. Le Dr Bourayou a axé également l'intérêt de la traduction «dans la transmission au monde d'une image digne de l'Algérie à travers ses écrivains et romanciers». Cette commission, a-t-il ajouté, aura également pour charge «la réhabilitation de cet art qu'est la traduction dans les langues arabe et française». Les intervenants au colloque, qui se poursuit aujourd'hui (jeudi), ont souligné le caractère «exceptionnel de l'intellectuel qu'était Rachid Mimouni, dont les écrits voulaient interpeller la conscience algérienne directement après l'indépendance, en adoptant des positions franches sur les différentes étapes traversées par la société sur les plans politique, économique et social». Pour MM. Mohamed Lakhdar Maougal et Djilali Khellas, «Mimouni est l'un des maillons indissociables de la riche littérature algérienne, qui a accompagné la société algérienne dans ses souffrances et espoirs depuis la Première Guerre mondiale jusqu'à sa mort». Selon ces intervenants, Mimouni «a, de tout temps, transmis la réalité algérienne telle qu'elle était, sans fioriture aucune, en tentant une critique constructive, tout en gardant une vue sur l'avenir et en se prémunissant des dérapages, comme ce fut le cas avec son Fleuve détourné». L'inauguration de cette 5e édition, marquée par la présence du président du Conseil supérieur de la langue arabe, Mohamed Larbi Ould Khelifa, a donné lieu à l'organisation d'une cérémonie en l'honneur de l'écrivain Abdelhamid Bourayou et de l'épouse du défunt Mimouni. Un grand nombre d'écrivains, intellectuels, critiques et traducteurs prennent part à cette manifestation que les organisateurs considèrent comme «un colloque préparatoire à l'institution du prix littéraire Rachid-Mimouni qui sera lancé dès la prochaine édition».