Résumé de la 2e partie n Tuppence et Tommy se souviennent de leurs exploits durant la Première Guerre mondiale, ils pensent alors, que l'Intelligence service pourrait leur offrir un poste... Ce n'est peut-être plus envisageable, répliqua Tommy. Peut-être que nous n'aurions plus assez de cran. — Je me le demande, soupira Tuppence, je n'ai pourtant pas l'impression d'avoir changé. Mais, comme tu dis, peut-être que si on pèse le pour et le contre... Ça ne fait rien, j'aimerais quand même bien qu'on nous trouve un boulot quelconque. C'est atroce d'avoir tellement de temps pour se morfondre... Pendant un instant, son regard s'arrêta sur la photo d'un très jeune homme, en uniforme de la Royal Air Force, dont le sourire éclatant ressemblait beaucoup à celui de Tommy. — C'est encore pire pour un homme, dit Tommy. Après tout, une femme peut toujours tricoter... ou faire des colis pour les soldats... ou donner un coup de main dans une cantine de la Croix-Rouge... — Ça m'ira très bien quand j'aurai vingt ans de plus. Mais je ne suis pas assez vieille pour m'en contenter. Mon problème, c'est que je ne suis plus assez jeune et pas encore assez vieille. On sonna à la porte. Tuppence se leva. Quand elle ouvrit, elle se trouva en face d'un homme aux larges épaules dont le visage avenant, au teint vif, s'ornait d'une grosse moustache blonde. En une fraction de seconde, le nouveau venu la scruta de la tête aux pieds tout en demandant, d'une voix chaude et grave : — Mrs Beresford ? — Oui, c'est moi. — Je m'appelle Grant. Je suis un ami de lord Easthampton. Et c'est lui qui m'a suggéré de venir vous trouver, votre mari et vous. — Quelle bonne idée ! Entrez donc. Elle le précéda au salon. — Mon mari. Euh... le capitaine... — Mister. — … et Mr Grant. C'est un ami de Mr Cart... de lord Easthampton. Le pseudonyme de l'ancien chef de l'Intelligence Service, «Mr Carter», lui venait toujours plus facilement aux lèvres que son titre nobiliaire. La conversation alla bon train pendant quelques minutes. Grant se montrait agréable et enjoué. Bientôt, Tuppence quitta la pièce et revint avec une bouteille de Xérès et des verres. Au bout d'un moment, Grant s'adressa à Tommy : — J'ai entendu dire que vous cherchiez du travail, Beresford ? Le regard de Tommy s'illumina. — Oui, bien sûr. Vous voulez dire que... Grant rit et secoua la tête. — Non, ce n'est pas ce que vous imaginez. Les tâches difficiles doivent être laissées à des hommes plus jeunes et plus actifs. Ou à ceux qui s'en chargent depuis des années. Non, ce que je pourrais vous proposer serait, j'en ai bien peur, assez fastidieux. Du travail de bureau. États à remplir. Dossiers à compléter. De la paperasse, quoi. (à suivre...)