Résumé de la 13e partie n Tuppence explique à Tommy, qu'elle s'était cachée dans la pièce voisine et qu'elle avait entendu toute sa conversation avec Mr Grant... Et qu'est-ce qui se passerait s'il prenait fantaisie à quelqu'un de se donner la peine de vérifier le pedigree de tous ces Blenkensop ? — Ce ne sont pas des Blenkensop. Blenkensop était mon second mari. Mon premier mari s'appelait Hill. Les Hill font trois pages à eux seuls dans l'annuaire du téléphone. Alors, je ne pense pas qu'il soit possible de les vérifier tous. Tommy poussa un soupir à fendre l'âme. — C'est toujours le même problème avec toi, Tuppence. Tu ne peux pas t'empêcher d'en rajouter. Deux maris et trois fils... C'est trop. Tu vas te couper toi-même dans les détails. — Mais non, pas moi. Et puis je suis sûre que tous ces fils vont nous être bien utiles. De toute façon, je n'ai pas d'ordres à recevoir. J'agis en franc-tireur. J'ai plongé dans le bain pour m'amuser et j'ai bien l'intention de m'amuser. — Je te crois sur parole. Mais si tu veux mon avis, cette affaire n'est qu'une vaste fumisterie. — Pourquoi dis-tu ça ? — Tu es à Sans Souci depuis plus longtemps que moi. Peux-tu me dire, en toute honnêteté, que tu soupçonnes l'une des personnes que j'ai vues hier soir, d'être un dangereux agent ennemi ? — C'est vrai que ça semble assez peu croyable, concéda Tuppence. Enfin, il y a quand même le beau blond. — Karl von Deinim... Mais la police passe les réfugiés au crible, non ? — Elle est censée le faire... Mais il doit quand même être possible de passer à travers les mailles du filet. C'est un garçon très séduisant, tu sais. — Tu veux dire que les demoiselles pourraient lui confier de petits secrets ? Mais quelles demoiselles ? Le coin manque singulièrement de filles de généraux ou d'amiraux. Mais peut-être bien qu'il fait la cour à une commandante de compagnie des auxiliaires féminines... — Je t'en prie, Tommy ! Nous devons prendre cette affaire au sérieux. — Je la prends au sérieux. Mais ça n'empêche pas que j'ai le sentiment que nous sommes partis à la chasse au dahu. Tuppence n'avait pas envie de plaisanter. — Il est encore trop tôt pour dire ça. Après tout, dans cette affaire, rien ne doit sauter aux yeux – sinon, on n'aurait pas éprouvé le besoin de venir nous chercher. A propos, quid de Mrs Perenna ? — C'est vrai, ça, admit Tommy, pensif. Il y a Mrs Perenna. Elle mériterait qu'on creuse un peu la question. — Et en ce qui nous concerne ? s'enquit encore Tuppence d'un ton archiprofessionnel. Je veux dire : comment allons-nous faire pour travailler en liaison ? — Il serait sans doute préférable qu'on ne nous voie pas trop souvent ensemble. — Entièrement d'accord. Si nous donnions à penser que nous nous connaissons, mieux que les gens ne l'imaginent, ça pourrait faire du vilain. Ce qu'il faut que nous décidions, c'est de nos comportements réciproques. Je suis en train de me dire... oui, je suis en train de me dire que le mieux serait que je te coure après. (à suivre...)