Photo : Riad Par Amirouche Yazid Présentant dès l'intersaison l'étoffe d'un futur champion, l'Entente de Sétif vient de justifier son statut de meilleure équipe d'Algérie. Le sacre de l'ESS est amplement mérité dans la mesure où l'équipe a fait preuve d'une régularité qu'on ne connaît que très rarement chez nos formations. La carte de l'Aigle noir réside dans le fait que le fonctionnement de l'équipe s'est installé dans une vitalité qui lui manquait durant les années 1990. Quatre titres en quatre ans, le bilan ne peut que réjouir les amoureux des Noir et Blanc. Quatre titres en autant d'années, c'est aussi le signe de la bonne santé du club. C'est, également, une capacité à surmonter des moments de difficultés qui se multiplient naturellement chez une équipe à la fois populaire et ambitieuse. L'ESS présente incontestablement des indices d'un club solide, structuré et vital. Une formation qui assume son rang et qui joue, souvent, en conquérant aussi bien au niveau national que dans les compétitions continentales. Depuis quatre ans, l'équipe d'Aïn Fouara a retrouvé une seconde jeunesse, un second souffle, qui la replaceront dans la cour des grands qu'elle avait abandonnée pour diverses raisons. La belle ville de Sétif vit, depuis, au rythme des sacres. Le mois de mai est synonyme de fête pour la population locale. Le titre de champion de la saison 2008/2009 que vient de remporter la formation sétifienne, en succession à la JS Kabylie, est de nature à inscrire les performances de l'équipe dans la durée puisque l'équipe est appelée une nouvelle fois à jouer des challenges continentaux. L'aventure s'annonce intéressante dans le sens qu'il s'agit de la compétition la plus relevée en matière de niveau technique. L'ESS a tellement fait ses preuves dans la juteuse Coupe arabe, bien qu'elle ait perdu lors de sa dernière expérience, qu'il est temps pour elle de briguer le trophée le plus convoité par les clubs les plus huppés du continent africain. C'est pour cette raison que le nouveau sacre local de l'Entente revêt une grande importance. Il donne, désormais, à l'équipe l'opportunité -mais surtout l'obligation- de prendre part à une compétition qui pose bien des soucis aux représentants algériens. Même si le président sétifien, Abdelhakim Serrar, déclare «avoir opté pour la Coupe arabe», il faudrait convenir que la Confédération africaine de football ne tolère pas l'absence d'un champion national dans la C1. C'est dire que l'ESS sera engagée, malgré les calculs -légitimes- de son président, dans la Ligue des champions d'Afrique. Les Noir et Blanc ont davantage à gagner en ciblant la première compétition du continent même si la coupe de la CAF, dans laquelle l'équipe est toujours en lice, gagne des points grâce, particulièrement, au standing de certaines formations. Mais aujourd'hui, en matière de bilan, les Ententistes semblent s'interdire une satisfaction au détour d'un sacre national. Une telle consécration, si belle soit-elle, donne l'impression de ne pas satisfaire la famille sétifienne. Les espoirs sont tellement énormes qu'il y a volonté et détermination d'aller de l'avant pour goûter à des consécrations autrement plus valeureuses. Les exigences du haut niveau Pour passer à un niveau supérieur, l'actuelle direction de l'Entente ne manque pas de chantier. L'exercice qui vient de s'écouler peut manifestement servir d'éléments d'évaluation du travail qui se fait dans la maison de l'ESS. Il ne faudrait pas inscrire dans le registre des échecs le parcours de l'équipe dans la C1 et la Coupe arabe car il y a du positif dans ce qu'ont fait les coéquipiers de Djediat depuis le début de la saison. La succession des matches aura certainement permis aux joueurs de se corriger, de perfectionner leur talent et de se mesurer aux meilleurs. Plus le joueur livre de match à grand enjeu, plus il évolue à tous les niveaux. Aujourd'hui, il est question de capitaliser toutes les expériences tant dans le volet lié à la barre technique que celui du recrutement des joueurs de valeur et qui sont en mesure de hisser le niveau du groupe. A propos de l'encadrement technique, il est franchement temps que l'Entente de Sétif se dote d'un staff technique complémentaire, performant et qui soit à la mesure de la stature du club et de ses objectifs grandissants. Et pour réaliser ses objectifs, il y a incontestablement urgence à assainir les choses au cours de l'intersaison. Une intersaison réussie, ce n'est pas seulement une affaire de recrutement à coups de milliards. C'est avant tout chercher à ramener le plus qui a manqué à l'équipe lors de la précédente édition. Le parcours de l'ESS, durant la saison 2008/2009, est vraisemblablement riche en enseignements. Si l'équipe a disposé au cours de la saison d'un effectif étoffé, il n'en demeure pas moins que des réaménagements se sont révélés plus que nécessaires. A commencer par le poste de gardien de but. Des observateurs s'accordent, en effet, à dire que la direction sétifienne doit dénicher un gardien de but de valeur à même de permettre à l'équipe de consolider ses forces et d'affronter à chances égales les grosses cylindrées des compétitions continentales. Car, devant l'incapacité de nos attaquants à se montrer efficaces dans les grands rendez-vous, c'est le rôle du gardien de but qui devient plus important. Dit autrement, les deux priorités du président Serrar sont : l'installation d'un staff technique de renommée et le recrutement d'un gardien de valeur. L'opération devait accompagner une meilleure orientation du recrutement, notamment en ce qui concerne le compartiment offensif dont le bilan risque d'en tromper plus d'un. Disons les choses telles qu'elles sont : les attaquants de l'ES Sétif sont loin de tenir leur rôle surtout quand il s'agit d'une rencontre face à des équipes de la trempe de l'Espérance de Tunis. Ce n'est pas le nombre de buts inscrits en championnat qui bonifiera le côté réel de ces joueurs dans la cote des buteurs. Il suffit, ainsi, de revoir la dernière partie livrée par l'équipe sétifienne contre les Maliens de Djoliba dans le cadre de la Coupe de la Confédération pour se rendre compte de la valeur réelle de la composante du compartiment offensif de l'équipe. Les attaquants de l'Entente, qu'ils s'appellent Hemani, Ziaya ou autres, brillent plus par des ratages qu'aucune raison ne peut expliquer. C'est dire, en définitive, que la direction de l'Entente a un grand défi à relever en désignant un entraîneur, sinon un staff technique chevronné et en mesure de porter l'équipe plus haut. Il s'agit, ensuite, de passer à un niveau supérieur dans le recrutement des joueurs.