Résumé de la 2e partie n Le 22 décembre, Ian Hamilton, accompagné de Kay Mathieson au volant et de Gavin Vernon, se dirige vers Londres pour accomplir son forfait... Il est prévu d'un commun accord qu'il fera une répétition générale, ce 22 décembre. Il se laissera enfermer dans l'abbaye de Westminster, mais il ne passera pas à l'action : il n'est pas question de voler la Pierre du Couronnement à un autre moment que la nuit de Noël. Le fameux carillon de Big Ben, la grosse horloge de Westminster, sonne juste le quart de 5 heures lorsqu'il pénètre, en compagnie de ses deux acolytes, dans le plus célèbre lieu de culte d'Angleterre. Engoncé dans l'épais manteau qui dissimule tout son attirail métallique, il se mêle à un groupe des touristes entourant un guide. Il a l'impression d'être le centre de tous les regards, en réalité, personne ne fait attention à lui. Un peu plus loin, Kay et Gavin lui font signe que tout va bien. C'est ainsi que Ian Hamilton parvient, avec le reste du groupe, devant une chapelle d'un bas-côté en réfection. Il se laisse distancer par les autres et s'allonge derrière une pile de matériaux divers. L'endroit est particulièrement sombre. Il est pratiquement invisible. Maintenant, il n'a plus qu'à attendre la fermeture, qui a lieu à 18 heures. Conformément au plan, Kay et Gavin sortent sans plus attendre. Ils se retrouveront dehors. C'est une attente aussi inconfortable qu'anxieuse qui commence pour le jeune homme. A 6 heures du soir, il entend le public se retirer et les lourds battants se refermer avec un bruit sourd. Puis, c'est le silence, à part le bruit lointain des autos dans la ville. Il attend encore un quart d'heure et, jugeant qu'il est inutile de tarder davantage, il sort de sa cachette. Mais il n'a pas fait trois pas qu'il reçoit la lumière d'une lampe en plein visage. Paralysé de frayeur, il voit surgir devant lui un énorme gardien barbu. — Qu'est-ce que vous fichez là, vous ? Ian Hamilton a le mérite de garder sa présence d'esprit. Il répond piteusement, comme un gamin pris en faute — J'ai été enfermé. — Vous ne pouviez pas appeler ? — J'avais peur que cela fasse toute une histoire... Le gardien le considère, l'air bourru, pas vraiment hostile. — Eh bien, vous avez de la chance ! Vous auriez pu recevoir un coup de matraque. Il y a des rondes tout le temps, vous savez... Allez, suivez-moi ! Avec soulagement, Ian Hamilton comprend que l'homme le conduit vers la sortie. Et c'est alors que la catastrophe manque de se produire : la pince-monseigneur sort de son étui. Il parvient quand même à la coincer entre son bras et son corps et à la maintenir dans cette position, tout en gardant une démarche à peu près naturelle. Arrivé devant l'une des portes, il pense être au bout de ses peines, mais le gardien s'arrête, le considère un moment d'un air attentif et lui demande : — Vous savez où dormir, ce soir ? Ian comprend qu'il le prend pour un sans-abri à la recherche d'un toit. Il est vrai que son pardessus n'est plus de la première fraîcheur. Il fait «oui» de la tête. — J'ai ce qu'il faut. Ne vous inquiétez pas. Cette fois, l'épreuve est enfin terminée. L'homme introduit la lourde clé dans la serrure et le congédie, avec un sonore : — Joyeux Noël ! (à suivre...)