Résumé de la 3e partie n Ian Hamilton se fait accrocher par un garde à l'intérieur de l'abbaye, mais il réussit à lui faire croire qu'il s'est seulement retrouvé enfermé... Dehors, il retrouve Kay et Gavin terrifiés, car s'ils sont trop loin pour avoir entendu, ils ont vu la scène. Ian les rassure, mais tous trois tiennent aussitôt conseil dans la voiture et ils doivent convenir que la situation n'est pas brillante. Il faut abandonner le plan initial : il n'est plus question que Ian Hamilton retourne à l'intérieur de l'abbaye en jouant les touristes. Le gardien risquerait de le reconnaître et, cette fois, il ne montrerait pas la même indulgence. Alors que faire ? C'est Gavin Vernon qui propose la solution. Le pilier de rugby a toujours été un fonceur, un partisan de la manière forte. Il lance : — On va entrer par effraction, ce sera plus glorieux. L'autre plan ne me plaisait pas. Je le trouvais trop sournois. Les deux autres lui font remarquer que les portes ont l'air solides, Gavin balaie l'objection : — Avec la pince-monseigneur et mes muscles, aucune ne résistera. Tout est donc dit et, après avoir meublé comme ils pouvaient les deux jours d'attente, le trio se retrouve à bord de la voiture, le 25 décembre, à 4 heures du matin. Il règne un brouillard dont Londres a le secret. De temps en temps, s'élève la voix avinée d'un pochard et, parfois, celle, bon enfant, d'un policeman. Toutes les conditions favorables semblent réunies. La voiture est garée le long de l'abbaye, à un endroit théoriquement interdit, mais Kay reste au volant et, normalement, elle ne devrait pas être inquiétée. Les deux hommes sortent avec la pince-monseigneur, le reste de l'équipement de Ian n'ayant pas été jugé indispensable et ils s'attaquent sans tarder à la porte la plus proche. Gavin ne s'était pas trompé : sa force, conjuguée à celle de Ian, est telle que, très rapidement, le lourd battant cède. Seulement le craquement est si fort que même Kay peut l'entendre depuis la voiture. Les deux Ecossais battent précipitamment en retraite, s'attendant à voir quelqu'un sortir du bâtiment. Plusieurs minutes s'écoulent sans qu'il se passe rien. L'abbaye de Westminster est vide, le veilleur de nuit doit être allé fêter Noël en famille. Ian Hamilton et Gavin Vernon s'avancent. Le grand moment est arrivé. Les voici dans l'abbaye, progressant à pas de loup, à la lumière d'une seule lampe de poche. L'obscurité est totale, à part une petite lueur rouge au fond de la nef. Ian Hamilton, qui connaît les lieux, marche devant. Il se dirige sans se tromper vers la chapelle d'Edouard le Confesseur et s'arrête : c'est là. Tous deux peuvent contempler, dans le petit faisceau de la lampe, le trône anglais du Couronnement. Il est à hauteur d'homme, reposant sur un socle. Quant à la Pierre, elle est juste devant eux ; sa masse gris sombre est encastrée dans le bas du siège. Pour les deux Ecossais, c'est comme un appel qu'elle leur lance. Fébrilement, furieusement, ils entreprennent de la dégager, de la délivrer de la prison où elle est enfermée depuis plus de six siècles. Soudain, sur un coup de pince-monseigneur plus fort que les autres donné par Gavin, il y a un bruit de chute effrayant. Ian dirige sa lampe vers le sol et ne peut que constater la catastrophe. Un morceau de la Pierre du Couronnement, représentant environ un quart du cube, gît à terre. Gavin est accablé. — J'ai brisé notre Pierre. Je suis un criminel ! (à suivre...)