Résumé de la 6e partie n Après leur exploit, la presse britannique ne parle que de cela et la police est mobilisée à la frontière avec l'Ecosse. Pour toutes ces raisons, Hamilton et ses complices enterrent la Pierre près d'un arbre... Le policeman leur rend en maugréant leurs papiers et c'est ainsi que Ian Hamilton, Kay Mathieson et Gavin Vernon franchissent la frontière de l'Ecosse, leur pays. L'enquête commence maintenant. Tandis que les trois jeunes gens sont accueillis comme des héros par leurs familles et le petit cercle de leurs amis sûrs, la police se met à la recherche des voleurs. Elle fait, bien sûr, des investigations dans le milieu des étudiants nationalistes, où elle se heurte à un silence total et elle n'arrive à rien. Ian Hamilton et les siens, de leur côté, sont ébahis par la tournure que prennent les événements. Leur action a eu un retentissement considérable, non seulement en Grande-Bretagne, mais bien au-delà. Ce vol, exécuté la nuit de Noël pour réparer une injustice vieille de plus de six cents ans, a frappé les esprits. Si les Ecossais, bien entendu, exultent, le plus extraordinaire est peut-être la réaction des Anglais eux-mêmes. Contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, ils ne manifestent aucune hostilité. Au contraire, ils comparent les audacieux voleurs à des Robin des Bois modernes. Il n'y a qu'une exception à cette sympathie générale. La famille royale a très mal supporté cet affront fait à sa dignité et le roi George VI s'est exprimé publiquement pour dire sa contrariété. Or, s'ils sont farouchement Ecossais, Ian Hamilton et ses amis sont également respectueux de la monarchie. C'est pourquoi ils font parvenir le 29 décembre au Glasgow Herald une lettre ouverte, dont voici un extrait : «Les intéressés, en enlevant la Pierre du Couronnement de l'abbaye de Westminster, n'ont eu nul désir de léser Sa Majesté dans ses biens ni de manquer de respect à l'Eglise dont il est le chef temporel. Néanmoins, la Pierre du Couronnement, le plus ancien symbole de la nationalité écossaise, a été enlevée par force et gardée en Angleterre, en violation de la parole donnée par le prédécesseur de Sa Majesté, le roi Edouard le Confesseur. «En conséquence, les intéressés restitueront très volontiers la Pierre du Couronnement à la bonne garde des officiers de Sa Majesté, si Elle veut bien leur donner Sa gracieuse assurance qu'à l'avenir la Pierre restera en Ecosse dans tout endroit qu'Elle jugera convenable...» Suivent quelques détails permettant d'authentifier le message, notamment le fait que la Pierre du Couronnement a été brisée à une date inconnue. Ce texte déférent et insolent à la fois ne fait que renforcer la popularité des voleurs et exaspérer davantage la police, dont l'inefficacité est totale depuis le début. Quelque temps passe encore. Les premiers jours de l'année 1951 arrivent et Ian Hamilton décide de passer à la dernière étape de son entreprise : aller reprendre la Pierre du Couronnement et la rapporter en Ecosse. La chose n'est pas sans danger : les fouilles continuent dans tout le pays. Mais il ne sert à rien d'attendre davantage. Il faut au contraire conclure l'action par un coup d'éclat. Kay Mathieson et Gavin Vernon, à qui il fait part de ses intentions, s'offrent immédiatement pour le suivre. Ils veulent partager jusqu'au bout les risques avec lui. Les voici donc en sens inverse, sur la route, dans la voiture de Kay. Pour plus de discrétion, ils ont décidé d'arriver la nuit. A l'approche de Rochester, tous les trois reconnaissent immédiatement le croisement et la haie de peupliers. Ils s'arrêtent et ils découvrent une véritable catastrophe ! (à suivre...)