Résumé de la 7e partie n Hamilton et ses amis écrivent une lettre au roi George VI où ils lui promettent de restituer la pierre si celle-ci reste en Ecosse... Une famille de gitans a élu domicile sur les lieux. Et pas à proximité, à l'endroit précis ! Ils campent juste sur la Pierre du Couronnement, autour d'un feu de camp qu'ils ont allumé. Deux roulottes sont stationnées un peu plus loin. Ne sachant que faire, Ian Hamilton et les deux autres finissent par s'approcher. Il y a là un homme âgé et un couple plus jeune. Ian prend la parole : — Vous permettez que nous nous chauffions auprès du feu ? Le vieillard ne relève pas ce que cette demande a d'étrange, de la part de personnes qui viennent de descendre de voiture. Il leur fait signe de s'installer avec un sourire. Un grand silence s'établit, personne ne trouvant rien à dire. Ian Hamilton finit par se décider. Il s'adresse au vieil homme : — Vous avez une vie d'hommes libres, n'est-ce pas, et rien ne compte plus pour vous que votre liberté ? — C'est vrai. — Eh bien nous aussi nous appartenons à un peuple libre : l'Ecosse. Et l'emblème de cette liberté, nous l'avons caché ici. Nous voudrions le reprendre. Le vieux gitan hoche la tête. A-t-il entendu parler du vol de la Pierre du Couronnement ou non ? On ne le saura jamais. En tout cas, il répond : — Nous allons vous aider. Et, quelques minutes plus tard, les deux morceaux du cube de grès sont dans le coffre de la voiture. Ian Hamilton tire trois livres sterling de sa poche et veut les tendre à chacun des gitans, mais il se voit opposer un refus presque scandalisé et il regrette aussitôt son geste. Pour la deuxième fois, la voiture reprend la route de l'Ecosse. Arrivée à la «frontière», elle est de nouveau arrêtée par un policier. On ne leur demande pas s'ils ont vu la Pierre du Couronnement et on les laisse passer après un coup d'œil à leurs papiers. C'est maintenant que peut avoir lieu la dernière étape de leur expédition, la plus belle. Ian Hamilton, Kay Mathieson et Gavin Vernon se rendent dans les ruines de l'abbaye d'Arbroath, un site majestueux, recouvert par les herbes folles, qui domine les Highlands. Dans ce lieu en 1320 les Etats d'Ecosse se sont réunis pour proclamer une nouvelle fois leur indépendance et jurer de reprendre la Pierre du Couronnement. Celle-ci est déposée sur les restes du maître d'autel. Alors Ian, Kay et Gavin vont chercher la bouteille de whisky et les trois verres qu'ils avaient emportés et, solennellement, ils trinquent à l'Ecosse. La suite appartient à la routine. La Pierre du Couronnement n'a pas tardé à être découverte et a été rapportée aussitôt dans l'abbaye de Westminster. L'enquête a continué longtemps sans apporter le moindre résultat. Enfin, parmi les inspecteurs de Scotland Yard, l'un d'eux, plus débrouillard que les autres, a eu l'idée de voir à la bibliothèque principale de Glasgow si quelqu'un n'aurait pas consulté les ouvrages relatifs à la Pierre. C'est ainsi que Ian Hamilton a pu être confondu. Il a avoué mais il a refusé de révéler le nom de ses complices. Ceux-ci, toutefois, se sont spontanément dénoncés, afin de partager son sort. Les trois jeunes gens qui, théoriquement, risquaient de lourdes peines de prison, n'ont pourtant pas été inquiétés. Peu après leur arrestation, la justice britannique a fait savoir «qu'il n'était pas de l'intérêt de l'Etat que les conspirateurs fussent poursuivis». Ainsi s'est terminée cette aventure où le burlesque s'est mêlé à l'émotion, mais qui, si elle s'est passée dans l'illégalité, est restée jusqu'au bout inoffensive et symbolique. La preuve : un plus tard exactement, en février 1952, la reine Elisabeth II a pu trôner sur la Pierre d'Ecosse le jour de son couronnement.