Résumé de la 8e partie n Les experts en balistique se succèdent. Ceux de l'accusation prétendent que la balle qui a tué l'un des convoyeurs provient de l'arme de Sacco ; ceux de la défense démontrent le contraire. Les experts passent à l'arme de Vanzetti, un calibre 38 de marque Harrison et Richardson. On n'a pas retrouvé de balles de ce calibre sur les lieux de l'attentat, mais on sait que l'arme du convoyeur Berandeli était de ce type et qu'elle a disparu. Vanzetti est accusé d'avoir subtilisé l'arme de sa victime. Mais comment prouver que l'arme de la victime et celle de Vanzetti ne sont qu'une ? On fait appel au témoignage d'un armurier qui, quelques semaines avant l'attentat, a réparé l'arme de Berandeli. Il ne se rappelle pas les détails de ce revolver, mais il se souvient qu'il a placé un percuteur neuf à l'arme, l'ancien étant usagé. Or, justement, le revolver de Vanzetti possède un percuteur neuf ! L'avocat de la défense, Fred Moore, appelle ses experts à la rescousse. Burns comme Fitzgerald vont s'efforcer de démontrer que le percuteur de l'arme de Vanzetti est du même âge que le revolver : pas de percuteur donc ! «Comment pouvez-vous en être aussi sûr ?, demande le juge. — C'est visible votre honneur, on peut le constater de visu !» Les jurés sont ébranlés : qui croire et qui ne pas croire ? Bien que les exposés de l'accusation les aient davantage convaincus que ceux de la défense, ils hésitent à faire leur choix. Fred Moore, qui a remarqué cette hésitation, veut en tirer profit pour ses clients en minimisant l'apport des experts en balistique. «De nos jours, dit-il aux jurés, on recourt au microscope pour décider du sort d'un homme, mais les contradictions des experts qui ont défilé devant vous, montrent que les techniques utilisées ne sont pas absolument sûres… autrement, il n' y aurait pas eu contradiction ! Alors, il faudra en tenir compte quand vous serez appelés à vous prononcer sur le sort de ces hommes…» A l'audience suivante, l'avocat de la défense, Fred Moore, produit ses témoins. C'est un défilé ininterrompu de personnes qui prétendent, toutes, apporter des informations qui disculpent les accusés. Mais certains témoignages sont tirés par les cheveux et l'accusation n'a pas de peine à les mettre en doute. Ainsi, on confond les huit cheminots qui prétendent avoir vu la voiture que conduisaient les meurtriers après le hold-up. «Ni Sacco ni Vanzetti ne se trouvaient à bord ! — Vous étiez trop loin de la voiture et puis, celle-ci filait à vive allure !» Le procureur Katzmann est irrité par ce type de témoignage, ainsi que — et c'est le plus grave — les jurés. Au cours d'une autre audience, Vanzetti, sur les conseils de son avocat, se met à parler de ses activités politiques. «Le jour du hold-up, dit-il, j'étais occupé à déménager des tracts… — Des tracts ? demande le procureur. De quel type de tracts s'agit-il ?» Il veut le pousser à parler de ses activités d'anarchiste et Vanzetti tombe dans le panneau. (à suivre...)