Un adolescent se passionnait pour les oiseaux. Grâce aux pièges qu'il fabriquait et posait, il avait capturé toutes les espèces d'oiseaux existant dans le pays, à l'exception de la tourterelle. Il avait beau inventer de nouveaux pièges, la tourterelle parvenait toujours à les éviter. Il décida un jour d'utiliser de la glu. Il en recouvrit les branches d'un arbre où l'oiseau avait coutume de se poser après s'être désaltéré dans le fleuve. La tourterelle ne se méfia pas et se fit prendre. Le garçon grimpa dans l'arbre et saisit, avec satisfaction, l'oiseau qu'il poursuivait depuis si longtemps. — Tu t'es montré habile, lui dit la tourterelle. — Oui, dit l'adolescent en resserrant son étreinte. — Ne me tue pas ! implore l'oiseau. En échange, je ferai ton bonheur. — Comment t'y prendras-tu ? — Je te donnerai cent vaches. — Je n'aime ni le lait ni la viande, déclara le garçon. En revanche, j'apprécie beaucoup la chair des oiseaux. — Laisse-moi en vie et je ferai de toi un homme riche, dit la tourterelle. L'adolescent accepta sa proposition et l'oiseau pondit un œuf. — Casse cet œuf, dit la tourterelle. A l'intérieur, tu trouveras une bague. Passe-la à ton doigt. Chaque fois que tu désireras quelque chose, regarde-la en formulant tout haut ton souhait. Tu obtiendras ainsi tout ce que tu voudras. — Je vais essayer, dit le garçon. Si tu m'as menti, je serai sans pitié pour toi. Il cassa l'œuf, passa la bague à l'un de ses doigts et demanda de quoi manger. Aussitôt apparurent dix calebasses pleines de nourriture. L'adolescent fut émerveillé. La tourterelle ne l'avait pas trompé. Il réalisa soudain qu'il possédait, grâce à elle, le plus merveilleux des bijoux. Mais il voulut vérifier une seconde fois le pouvoir de la bague. — Que mes parents viennent partager ce repas ! dit-il nerveusement. A l'instant même, son père et sa mère se trouvèrent à ses côtés. Il relâcha alors la tourterelle en la remerciant. Après avoir déjeuné, il retourna dans son village avec les siens. En chemin, les parents déclarèrent qu'ils étaient fatigués. Leur fils regarda sa bague et dit : — J'ai besoin de trois chevaux. Aussitôt apparurent trois splendides montures richement arnachées qui leur permirent de rentrer rapidement chez eux. Une fois arrivé, le garçon souhaita posséder la plus belle demeure du village. Une case d'une incomparable beauté sortit de terre et il s'y installa. Le lendemain, sa bague lui procura un grand troupeau de bétail. Il devint ainsi rapidement l'homme le plus riche de son village. Et il vécut tranquillement durant plusieurs années. Mais des gens jaloux allèrent raconter au roi qu'un oiseleur possédait une bague merveilleuse. Le souverain décida de la lui prendre. Pour cela, il se rendit chez l'oiseleur à la tête de ses soldats. Lorsqu'il les aperçut, celui-ci demanda à sa bague de lui fournir de quoi se défendre. Plusieurs milliers de soldats apparurent, qui ne tardèrent pas à décimer l'armée du roi. Comme il n'avait pu s'emparer de la bague par la force, le roi voulut se l'approprier par la ruse. Il avait une fille que tout le monde trouvait fort belle. (à suivre...)