Un jour, une petite fille disparut mystérieusement. Sa mère eut beau la chercher, elle ne parvint pas à la retrouver. La disparition de sa fille l'attrista tant qu'elle pleurait sans arrêt jour et nuit. Or, cette femme était l'amie des animaux. — Pourquoi es-tu aussi triste ? lui demanda le chat. — Ma fille unique a disparu, répondit-elle en sanglotant. — Je vais faire de mon mieux pour la retrouver, déclara le chat. Il partit sans tarder à la recherche de l'enfant. Il fouilla toutes les cases du village. Comme il ne trouvait rien, il alla voir le chien. — La fille de ma maîtresse a disparu, lui dit-il. Acceptes-tu de m'aider à la retrouver ? — Oui, dit le chien. Et il se rendit dans tous les villages des environs. Mais il revint bredouille. Le chat alla ensuite chez le bélier. — Toi qui connais tous les champs qui entourent notre village, lui dit-il, regarde si la fille de ma maîtresse ne se trouve pas dans l'un d'eux. Le bélier chercha en vain toute la journée. Le lendemain, le chat parla au bœuf qui fit, lui aussi, de longues recherches dans la brousse. — Je n'ai pas retrouvé la fille de ta maîtresse, dit-il avec regret lorsqu'il fut de retour. Le chat interpella enfin l'aigle. — Tu sais tout ce qui se passe dans le ciel, lui dit-il. Regarde si la fille de ma maîtresse ne s'y trouve pas. L'aigle s'envola, tournoya dans les airs et monta si haut qu'il fut bientôt caché par les nuages. C'est alors qu'il aperçut la petite fille qui était prisonnière d'un génie. Lorsqu'il redescendit, il trouva les autres animaux qui s'étaient réunis pour l'attendre. — L'as-tu retrouvée ? interrogèrent-ils. — Oui, répondit l'aigle. Mais je n'ai pu la ramener car un génie la retient prisonnière. — Qu'allons-nous faire ? demanda le chat. — J'ai rencontré un oiseau qui m'a donné une information, déclara l'aigle. — Parle ! s'exclamèrent les autres animaux. — Voilà ! reprit l'aigle. Pour délivrer la petite fille, il faut tuer le génie. Mais la vie du génie se trouve au fond du fleuve. Au fond du fleuve, il y a un rocher. Dans ce rocher, une antilope. A l'intérieur de cette antilope, une tourterelle. Le ventre de cette tourterelle contient un œuf. Pour supprimer le génie, il nous faut cet œuf. Les animaux gardèrent le silence quelques instants. Puis le chat s'adressa au bœuf. — Parmi nous, tu es celui qui boit le plus, lui dit-il. Tu peux donc assécher le fleuve. — Je vais essayer, répondit le bœuf. Et il but tout le fleuve. Dans le lit à sec, le chat aperçut un rocher. — Tes coups de cornes sont redoutables, dit le chat au bélier. — C'est ce que j'ai toujours entendu dire, répondit modestement celui-ci. Il fonça tête baissée sur le rocher et le fendit du premier coup. Une antilope en sortit et prit rapidement la fuite. — A toi de jouer, cria le chat à l'adresse du chien. Le chien poursuivit l'antilope, réussit à la rattraper et à la tuer. Les autres animaux la dépouillèrent. Et une tourterelle en sortit, qui s'envola. — Toi seul possèdes des ailes, constata le chat en regardant l'aigle. Ne la laisse pas s'échapper. L'aigle prit son envol et fondit sur la tourterelle qu'il rapporta. Celle-ci ne tarda pas à pondre un œuf et put ainsi avoir la vie sauve. L'aigle saisit délicatement l'œuf entre ses serres et monta très haut dans le ciel. Lorsqu'il aperçut le génie, il lui lança l'œuf sur la tête. Et le génie mourut. Sans attendre, l'aigle récupéra la petite fille et la ramena sur terre. Elle fut très heureuse de retrouver sa mère, qui remercia longuement les animaux.