Résumé de la 3e partie n Les Borgia, père et fils, écument l'Italie du XVe siècle, intriguant, dépouillant les riches, se débarrassant de leurs adversaires, en les empoisonnant. Le comportement des Borgia scandalise le peuple, et en premier lieu le fameux prédicateur, Savonarole, que beaucoup tiennent pour un révolutionnaire exalté. Après de solides études de médecine et de philosophie, il était entré dans un couvent de dominicains, pour fuir un monde qu'il jugeait corrompu et sans espoir de perfection. L'élection d'un Borgia à la papauté le révolte. Il écrit à tous les souverains d'Europe : «Je vous jure, au nom du Seigneur, que cet Alexandre n'est point pape et ne peut être considéré comme tel, car, laissant de côté son très criminel péché de simonie, par lequel il a acheté le siège papal et chaque jour vend au plus offrant les bénéfices ecclésiastiques, laissant aussi ses autres vices manifestes, j'affirme qu'il n'est pas chrétien et ne croit point qu'il existe un Dieu, ce qui dépasse le comble de toute infidélité» La cour pontificale le rappelle à l'ordre, mais Savonarole ne veut rien entendre. Il dénonce, dans des prêches virulents, le pape et appelle à sa déposition. Il veut aussi réformer l'Eglise et dénonce l'enrichissement du clergé. On le menace, mais cela n'y fait. On finit par réagir. Il est d'abord excommunié en mai 1497, puis condamné à mort et brûlé le 23 mai 1498. Plus tard, Alexandre VI cherche la paix du côté de ses adversaires. Il se rapproche du roi de France Louis XII : il annule le mariage de celui-ci avec Jeanne de Valois et lui permet d'épouser Anne de Bretagne, ce qui lui permet d'annexer la Bretagne au Royaume. César renonce à sa charge de cardinal et, devenu duc de Valentinois, il épouse la sœur du roi de Navarre, Charlotte d'Albret. César Borgia se constitue un véritable royaume qui s'étend sur une grande partie de l'Italie. Le pape divise le royaume des Deux-Siciles entre le roi de France et le roi d'Espagne, se réservant l'Italie, éliminant les adversaires déclarés et potentiels, usant du poison, le fameux poison des Borgia dont nous parlerons. Le poison n'était pas seulement un moyen de se débarrasser d'un adversaire, c'était aussi un moyen de s'enrichir, car on s'arranger toujours pour que les biens du défunt échoient aux Borgia. Au cours de l'été 1503, l'Italie est plongée dans une sorte de torpeur. Il faisait chaud et les gens sortaient peu de chez eux. Les guerres et les maladies étaient latentes, guettant une population lasse et découragée, mais il y avait aussi la peur que les Borgia faisaient régner, notamment à Rome. Evêques, cardinaux, dignitaires de tous rangs, laïcs et ecclésiastiques, tombaient comme des mouches, victimes du poison. Alexandre VI, en dépit de son âge, semblait jouir d'une parfaite santé. En tout cas, il ne songeait nullement à se reposer de ses frasques et de ses intrigues. Ses adversaires le considéraient comme immortel ! Alexandre et César, qui s'ennuyaient dans leurs palais, se rendent à une invitation du cardinal Adriano Castelli de Corneto, qui veut leur faire goûter du vin de sa vigne. «Un vin bien frais, qui rafraîchira Sa Sainteté». Mais la bouteille que l'on offre au pape et à son fils porte une marque particulière. Ils en boivent une grande coupe. Le vin est empoisonné. César va s'en tirer mais le pape, victime de son arme préférée, rend l'âme. (à suivre...)