A son apparition sur le marché algérien, il y a quelques années, la friperie n'avait pas suscité beaucoup d'intérêt auprès des citoyens. Ces derniers se méfiaient de cette nouvelle tradition vestimentaire consistant à s'habiller avec les vêtements d'autrui. L'acte de se vêtir avec des habits usagés a été pendant longtemps perçu par les Algériens comme étant le signe d'une situation sociale dégradante. D'où la naissance d'un complexe contraignant les gens à ne pas se rendre dans ces boutiques, pas même par simple curiosité ! Mais le temps a fini par faire son œuvre et le complexe a vite été balayé par la contrainte. Ainsi, «chiffoune» (chiffon), terme désignant la fripe, de jadis est devenu un habillement propre pouvant être pris par tout le monde y compris par ceux qui sont à l'abri du besoin. «La friperie, pour tout vous dire, préserve aujourd'hui la dignité de nombreuses familles algériennes», résume un fripier algérois.