Alerte n Les produits de la friperie peuvent être vecteurs de maladies de la peau, comme la gale. La nature des articles, leur origine, les conditions d'acheminement et de stockage et l'odeur étrange qui se dégage de la friperie nous renseignent sur les conditions d'hygiène aléatoire qui entourent cette activité. Selon un médecin exerçant au service de dermatologie de l'hôpital Mustapha-Pacha, tous les vêtements usagés sont susceptibles d'être un vecteur de maladie. «La friperie présente un danger imminent pour la santé publique surtout en ce qui concerne les maladies dermatologiques. De ce fait, je peux dire que l'usage de ce genre d'articles, quelles que soient les précautions d'hygiène prises, est déconseillé», estime ce médecin. Pour lui, la prolifération de cette activité dans le marché algérien va se répercuter négativement sur la santé des citoyens qui sont de plus en plus nombreux à s'habiller avec des vêtements d'occasion. Mais ce constat n'est pas du goût des propriétaires des friperies, qui assurent que leurs produits ne comportent aucun risque sanitaire. «Ces vêtements ne provoquent aucune maladie !», se défend le propriétaire d'une boutique de friperie, visiblement irrité par cette mauvaise publicité. Il s'appuie sur le fait que les citoyens savent ce qu'ils font et que leur affluence sur ces boutiques est une preuve incontestable d'absence de tout risque de maladie. «Pourquoi les autorités ne ferment-elles pas alors ces commerces si vraiment les citoyens couraient un danger ?», s'interroge-t-il. «Il y a des certificats d'hygiène qui sont délivrés aux fripiers par les autorités sanitaires concernées. Nous travaillons en toute légalité tout en respectant les normes d'hygiène en vigueur dans ce domaine», affirme un autre fripier exerçant à Alger. Il estime que les contrôles rigoureux imposés au niveau des pays de collecte de la marchandise et celui des autorités nationales au niveau des ports, contribuent à éviter au mieux les risques de maladies. «Outre ces dispositions, nous conseillons à nos clients de bien laver à l'eau chaude les vêtements usagés avant leur utilisation. Cela, pour s'assurer complètement de la propreté du produit», indique-t-il. Cependant, au cours de nos virées dans différents magasins de ces produits, aucune personne n'a soulevé le problème de l'hygiène. «On parle depuis longtemps de ce risque lié à l'usage de la fripe, mais personnellement je n'ai eu aucune maladie. Pourtant, chaque année j'achète la moitié de mes vêtements de ces boutiques d'occasion», assure un homme d'une cinquantaine d'années, rencontré dans une friperie à Alger. De nombreux témoignages recueillis auprès de plusieurs habitués de ces produits abondent dans le même sens...