Carence n Sans aucune formation, aucun contrôle de mise à niveau, souvent aucun diplôme, de nombreux artisans opèrent dans leurs boutiques à découvert et sans filet. A l'exception des vieux routiers trempés dans l'acier de l'expérience, la plupart des travailleurs de corporation font presque de l'amateurisme dans leurs domaines respectifs. Commençons par les mécaniciens autos. A notre connaissance, rares, mais très rares, sont les clients qui ressortent satisfaits de chez leurs garagistes. Tous mettent en cause leur incroyable absence de connaissances précises en matière de moteurs et de mécanique en général. Leurs gestes sont toujours les mêmes, quelle que soit d'ailleurs la nature de la panne : vérification du niveau d'eau distillée dans les batteries, vérification du circuit de distribution du carburant et vérification du système d'accélération. N'avez-vous pas remarqué, à chaque fois que vous passez devant un atelier de mécanique, que le garagiste passe le plus clair de son temps à accélérer et décélérer les pignons de vitesse dans un bruit effroyable, infernal. Pendant que l'apprenti «arrange» à coups de marteaux bien sonnés quelque chose dans la voiture d'à-côté. Après un ou deux jours à l'atelier, votre voiture est généralement modifiée et même délestée de quelques ressorts et de quelques boulons que le mécanicien estime superflus. Vous n'avez plus la même vitesse ni la même «élasticité» dans le levier d'embrayage, votre frein à pied est plus dur, tendu, votre frein à main est tellement plus mou qu'il devient inquiétant. Votre panne d'origine a disparu au détriment d'une autre fonction du moteur qui est prêt à vous lâcher. Curieusement, la panne mécanique au sortir du garage cède toujours la place à une panne électrique. Un coup de circuit par-ci, une inversion de fil par-là, un clignotant qui s'allume et l'autre pas. Bref, vos ennuis ne font que commencer. Et même si vous changez de mécano, le nouveau est pire que le premier. Il est clair que l'incompétence manifeste dont font preuve les mécaniciens dans leur grande majorité est aussi partagée, presque équitablement par un autre corps de métier : les plombiers. Nous avons vu des plombiers appelés à la rescousse pour «traiter» un robinet qui fuit, le serrer tellement fort qu'ils ouvrent une seconde fuite dans le meilleur des cas ou cassent l'arrivée d'eau dans le pire des cas. Nous avons vu des plombiers encaisser pour un travail supposé fait alors qu'ils n'en ont réalisé que la moitié. Nous avons vu des plombiers facturer leurs heures de travail 10 fois plus chères que la norme. Nous avons même entendu des plombiers se comparer en matière de paiement à des chirurgiens après le bloc. Quant aux maçons, aussi loin que l'on se souvienne, nous ne nous rappelons pas avoir vu un seul qui ait travaillé avec son fil à plomb comme l'ont toujours fait les professionnels. Regardez pour vous faire une idée, le travail hyper bâclé de ces travailleurs sans conscience et donc sans compétence dans les nouveaux immeubles livrés chaque semaine à la population. Il n'y a presque plus de portes, quelquefois pas de fenêtres, le sol est cabossé, les murs sont graveleux, bombés par certains endroits, les plafonds sont mal finis, les plinthes sont mal posées, le potager de la cuisine ressemble à tout sauf à un potager et nous taisons d'autres détails qui pourraient vous dégoûter à jamais de construire ou de faire appel à des maçons. Quant aux électriciens, ils ne valent en général guère mieux que les maçons…