Soutien n Le Président soudanais, objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale, s'est joint, ce jeudi matin, à une grande manifestation. «Les criminels sont les leaders des Etats-Unis et de l'Europe. Dieu est grand. Il n'y a de Dieu que Allah», a déclaré El-Béchir en s'adressant à des dizaines de milliers de manifestants réunis, ce jeudi, sur la place des Martyrs dans le centre de Khartoum. «Cela fait 20 ans que nous sommes sous la pression du néo-colonialisme et de ses instruments comme la CPI, le Conseil de sécurité des Nations unies et le Fonds monétaire international», a ajouté le Président soudanais avant d'accuser les Etats-Unis «d'avoir perpétré des génocides contre les Amérindiens, à Hiroshima (en 1945) et au Vietnam». Le président soudanais a répété à plusieurs reprises au cours des derniers mois que la CPI résultait d'un «complot 100 % sioniste» visant à déstabiliser le Soudan. Plus de 5 000 personnes étaient rassemblées dans le centre-ville de Khartoum, ce jeudi matin, chantant leur appui au président pour le deuxième jour consécutif. Les manifestants conspuaient les Etats-Unis, le Royaume Uni et les «juifs» ainsi que le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo, ennemi juré de Khartoum. «Ocampo et les juifs, nous avons été entraînés pour faire face à des gens comme vous», scandait la foule qui brandissait des affiches à l'effigie du Président soudanais. Une réunion extraordinaire du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine s'est, par ailleurs, ouverte, ce jeudi matin, à Addis Abeba sur la question du mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale. L'ambassadeur du Soudan auprès de l'UA et le représentant de la Ligue arabe à l'UA ont également été conviés à cette réunion. Hier, mercredi, le président de la Commission de l'UA Jean Ping avait estimé que ce mandat d'arrêt «menaçait la paix au Soudan» et que «les impératifs de justice ne pouvaient ignorer les impératifs de paix». Cette position a déjà été énoncée plusieurs fois par les 53 Etats membres de l'UA. «Le président de la Commission est profondément préoccupé par les graves conséquences de cette décision, qui intervient à un moment critique dans le processus visant à promouvoir une paix et une réconciliation durables, ainsi qu'une gouvernance démocratique au Soudan», selon le communiqué de l'UA. La CPI a délivré, hier, mercredi un mandat d'arrêt contre Omar El-Béchir pour crimes de guerre et contre l'humanité au Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie à un conflit complexe à l'origine de 300 000 morts selon l'ONU.