L'ONU a indiqué vendredi qu'elle serait représentée aux cérémonies d'investiture, la semaine prochaine à Khartoum, du président soudanais Omar El-Béchir, objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre. “Les représentants spéciaux du secrétaire général (Ban Ki-moon) au Soudan, Haïlé Menkerios et Ibrahim Gambari, assisteront” à ces cérémonies, prévues le 27 mai, a déclaré Marie Okabe, porte-parole adjointe de l'ONU. “En tant que plus hauts responsables de l'ONU sur le terrain, ils sont régulièrement en contact avec le gouvernement du pays hôte sur des questions opérationnelles, afin d'assurer que leurs missions puissent fonctionner efficacement et de faire face aux problèmes d'intérêt mutuel”, a-t-elle précisé. Jeudi, Human Rights Watch (HRW) avait appelé les pays membres de la CPI à boycotter l'investiture du président Béchir. “Béchir, qui fuit la justice, devrait être arrêté et non célébré”, avait affirmé Elise Keppler, une responsable du Programme justice internationale à HRW, dans un communiqué. “Assister à l'investiture de Béchir enverrait un message terrible aux victimes du Darfour, et dans le monde”, avait-elle estimé. “Les Etats parties à la CPI sont contraints de coopérer avec la Cour selon le Statut de Rome, qui a créé la CPI, et ils devraient manifester leur soutien à son travail”, indiquait HRW. “Les diplomates assistant à l'investiture de Béchir tourneraient en dérision le soutien de leurs gouvernements à la justice internationale”, avait poursuivi Mme Keppler. HRW avait également lancé cet appel à l'adresse d'Etats non parties au statut de Rome comme les Etats-Unis. Omar El-Béchir fait l'objet d'un mandat d'arrêt émis le 4 mars 2009 par la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour (ouest du Soudan). Sa réélection à la présidence en avril s'est déroulée lors d'élections générales, le premier scrutin multipartite depuis 1986 qui a été boycotté par une grande partie de l'opposition.