Dégâts n Des dizaines de blessés sont recensés chaque année à l'occasion de la célébration du Mawlid Ennabaoui Echarif à cause des pétards. Parmi les premiers blessés admis cette année, figure un enfant de 7 ans écolier à Kouba. Ce dernier a été victime d'un pétard appelé communément double bombe à la sortie de son école samedi dernier. L'éclat du produit pyrotechnique lui a occasionné un traumatisme à l'œil gauche, avec un pli de la cornée. La blessure était sérieuse, ce qui a nécessité une intervention chirurgicale. Le père de l'enfant était encore sous le choc quand nous l'avons rencontré il y a deux jours à la Clinique des brûlés (UHS) à l'avenue Pasteur. Il déplore que des accidents pareils puissent survenir à la sortie des écoles. L'hôpital de Bab El-Oued n'a pas encore reçu de blessés pour le moment. «Nous recevons des blessés la veille et le jour du Mawlid Ennaboui», nous a-t-on dit au service d'urgence de ce CHU. La mauvaise utilisation de ces produits et leur puissance qui augmentent d'une année à une autre, représentent un véritable danger public particulièrement pour les enfants. La quasi-totalité des hôpitaux au niveau national reçoit chaque année des dizaines de blessés parfois très graves. Leurs brûlures vont, en effet, du 1er degré au 3e degré entraînant même, dans certains cas, la perte d'un œil. «Généralement nous recevons le plus grand nombre de blessés, trois jours avant le Mawlid mais aussi et particulièrement la veille et le jour j», nous a indiqué un responsable à la clinique Pasteur. En 2006, la clinique a recensé 44 blessés contre 35 en 2007. Ce chiffre a pratiquement doublé en 2008 pour atteindre 60 blessés. Les victimes souffraient toutes d'une brûlure du 2e degré. A l'exception de quelques-uns, leurs cas ne nécessitaient pas une hospitalisation. Les statistiques effectuées à la même clinique démontrent que la frange d'âge la plus touchée par ces accidents se situe entre 16 - 30 ans. Les pétards sont les principales causes de blessures, ensuite viennent les fumigènes. «Ces produits pyrotechniques sont normalement manipulés par des artificiers spécialisés dans le domaine, alors que chez nous c'est tout le monde qui s'en charge d'où la dangerosité de leur utilisation», a déploré un autre responsable. Pour réduire la gravité en cas de brûlure, le responsable conseille de mettre la région brûlée sous l'eau du robinet le plus longtemps possible pour arrêter l'infiltration de la brûlure puis d'aller à l'hôpital pour des soins. À noter que la clinique a reçu plusieurs fois des blessés ayant perdu la substance cutanée, ce qui oblige les médecins à effectuer des greffes cutanées. Cette greffe consiste à prélever une partie de la peau d'une région saine, et l'implanter sur la région brûlée. L'hôpital Mustapha-Pacha reçoit également des blessés chaque année, notamment au service d'ophtalmologie. n Outre les blessures occasionnées par ces produits pyrotechniques, des incendies ont été signalés dans plusieurs régions, tel celui survenu dans une maison au Télémly à Alger, un autre s'est déclenché, il y a deux jours à la Casbah à cause de pétards qui ont causé l'incendie d'un atelier de menuiserie. A noter que la région ouest du pays figure en tête des accidents et des blessures. Intervenant sur une chaîne de la radio locale, le Dr Kaïd Slimane, médecin chef au service des brûlés, a indiqué que l'hôpital d'Oran a, à lui seul, reçu 60 blessés, avant d'ajouter qu'une fille a perdu un œil l'année dernière en recevant un pétard en pleine figure.