Résumé de la 2e partie n Laissant sa femme dans leur roulotte, Vernon Pick, muni de son compteur Geiger, part seul et à pied, à la recherche d'uranium... Les jours se succèdent. Le moins qu'on puisse dire, c'est que les lieux ne sont guère engageants. S'ils étaient déserts, on aurait une impression de solitude, c'est tout. Mais la vie est bien présente, une vie malsaine : des lézards, des scorpions, des serpents, des vautours qui planent à la recherche d'une carcasse et qui, quelquefois, semblent vous observer du coin de l'œil. Des carcasses, Vernon Pick en croise d'autres : des dépouilles d'animaux, qui ont eu l'imprudence de s'aventurer dans ces contrées hostiles et même, une fois, un squelette d'homme dans un ruisseau asséché. Un autre jour, il découvre les débris d'un avion, un petit monomoteur de tourisme tout rouillé, qui doit être là depuis des années. Il cherche à l'intérieur et aux alentours une trace de ses occupants, mais il n'y a rien. Où sont-ils passés ? Mystère... Ses expéditions se succèdent. Vernon Pick rentre chaque fois bredouille et épuisé à Hanksville. Le vieux Billy a fini par le prendre en sympathie. C'est lui le plus obstiné, c'est lui qui va le plus loin, qui prend le plus de risques. Aussi il lui donne un conseil : — Vous n'arriverez à rien, parce que le compteur Geiger n'est pas assez sensible. Vous pouvez passer à côté d'un gisement sans vous en rendre compte. Si vous ne tombez pas exactement dessus, l'aiguille ne bougera pas. — Et alors, quelle est la solution ? — Il n'y a qu'un seul instrument qui fasse l'affaire, c'est le scintillomètre. Je tiens cela d'un ingénieur des mines qui est venu ici. Seulement, le problème, c'est que c'est cher. Vernon Pick le remercie de l'information, mais que peut-il faire d'autre que continuer avec son malheureux compteur Geiger ? Il poursuit donc ses tournées de prospection : vingt jours de marche et trois jours de repos à Hanksville. L'hiver finit par arriver. La chaleur a disparu, et les conditions climatiques ne se sont pas améliorées. Toute la région est à plus de mille mètres d'altitude et la nuit, le froid est glacial. Le seul avantage est que cela a fait disparaître les scorpions et les serpents. C'est à sa sixième expédition que la chose se produit. Le soir, il campe dans un canyon. Il a allumé un feu pour se faire du thé. Après avoir grignoté un bout de viande séchée et deux biscuits, il s'allonge par terre à même le sable pour dormir, sans vérifier, comme il le faisait avant, s'il n'y a pas de bêtes. Aussitôt, il ressent une douleur atroce entre les omoplates : c'est un scorpion qui vient de le piquer. Comment se fait-il qu'il soit encore en vie en cette saison ? Il est inutile de se poser la question : c'est ainsi, c'est tout. Vernon Pick essaye de se lever et il se rend compte qu'il est incapable de faire le moindre geste, pas même de bouger le petit doigt. Il reste étendu sur le dos contemplant le ciel étoilé. Il va mourir là, seul, et, un jour peut-être, un autre prospecteur découvrira son squelette. Pourtant, il ne meurt pas. L'aube arrive, il est toujours immobilisé par le venin, mais en vie. Il pense à Ruth, qui l'attend dans sa roulotte. La reverra-t-il ? Il ne le sait pas, il ne sait qu'une chose, c'est que le temps passe. Il reste trois jours ainsi, sans pouvoir ni boire ni manger, faute de bouger. Enfin, le quatrième jour, il retrouve l'usage de ses membres. Il n'est heureusement pas très loin de Hanksville, mais il est grelottant de fièvre et dans un état d'épuisement total. Il se rend compte qu'il est incapable de porter quoi que ce soit. (à suivre...)